L’éditeur japonais de jeux vidéo, Square Enix, architecte notamment de Final Fantasy, va « introduire » une autre de ses franchises phares, en l’occurrence Dungeon Siege, dans le métaverse The Sandbox.
Les paroles c’est bien, les actes c’est mieux. Ayant timidement – ou plutôt subtilement- manifesté son intérêt sur les problématiques relatives au métaverse et autres NFT en début d’année dans le cadre de sa feuille de route, l’éditeur japonais de jeux vidéo Square Enix n’aura finalement mis que trois mois avant de franchir le Rubicon. En effet, l’emblématique éditeur de la série des Final Fantasy va introduire une autre de ses franchises de premier plan, en l’occurrence Dungeon Siege dans la nébuleuse métaverse.
Dans le détail, cette « association » verra Square Enix mettre les personnages et les ressources de Dungeon Siege à la disposition des joueurs au sein des outils de création présents dans The Sandbox. Lancée sur le « circuit traditionnel » dès 2002 avec une dernière sortie en 2011, Dungeon Siege, s’il ne bénéficie pas de l’aura de Final Fantasy ou de Tomb Raider va faire office de « poisson-pilote » dans le métaverse pour Square Enix.
Dungeon Siege a toujours été une aventure inspirante et entrer dans le métaverse The Sandbox pour permettre aux joueurs de créer leurs propres aventures personnelles ouvre un nouveau chapitre passionnant pour la franchise », a déclaré Hideaki Uehara, directeur commercial de Square Enix.
Un « galop d’essai » qui s’il s’avère peu concluant aura néanmoins le mérite de ne pas altérer l’image des franchises plus emblématiques susmentionnées figurant en bonne place dans le portefeuille de l’éditeur.
Car Square Enix en est conscient. L’éditeur doit composer avec une « communauté NFT et métaverse sceptique » qui ne cesse, à mesure de l’émergence de ses technologies, de préserver son pré-carré. Dès lors, en introduisant en l’état à dose homéopathique cette technologie au sein de son catalogue, Square Enix veut mener une transition en douceur, ne voulant pas laisser sur le bord de la route son public plus « traditionnel », et méfiants vis-à-vis de ces nouvelles tendances et qui constitue, à l’instant T, son principal vivier de clients.
« Je me rends compte que certaines personnes qui « jouent pour s’amuser » et qui forment actuellement la majorité des joueurs ont exprimé leurs réserves vis-à-vis de ces nouvelles tendances, et c’est compréhensible », avait déclaré, dans sa feuille de route de début d’année, Yosude Matsuka, président de Square Enix. Tout en préparant ces « troupes » à un changement, certes en douceur, mais visiblement inéluctable.
« Le métaverse a été l’un des sujets brûlants de l’année 2021. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, dans ce contexte, que Facebook est devenu Meta, en octobre dernier. Ce qui prouve que ce concept n’est pas un simple effet de mode mais qu’il est là pour perdurer », avait-il également développé, dès les prémices de sa fameuse roadmap. Mais cette première incursion dans le métaverse pour Square Enix se fait en « terrain connu », puisque l’éditeur a mené, dès mars 2020, un tour de financement de 2 millions de dollars dans The Sandbox.
Il s’agit également pour Square Enix de ne pas laisser passer le train du métaverse à l’heure où la concurrence a déjà placé quelques banderilles sur ce segment. Ubisoft, grand rival de Square Enix, avait notamment frappé un grand coup, en envoyant ses « lapins crétins » dans l’univers de The Sandbox. Un coup d’éclat face auquel Square Enix se devait de réagir. C’est désormais chose faite mais la confrontation devrait se poursuivre. Et la rivalité se transposer dans le métaverse.