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Plusieurs rapports de grandes banques centrales analysent les risques systémiques de la création de crypto-actifs nationaux. Et ébauchent déjà des pistes de stratégies de régulation destinées à les encadrer.
Réserve fédérale Américaine, Banque centrale Européenne, Banque d’Angleterre, et Banque nationale Suisse : plusieurs grandes banques centrales occidentales alertent quant aux possibles impacts de la création d’actifs numériques nationaux (CBDC) dans leurs rapports d’analyses respectifs, rapporte Bloomberg.
Ces mises en garde font suite à l’avis de la BRI (Banque des règlements internationaux) publié en juin dernier dans son rapport annuel, et qui soulignait lui aussi les risques potentiels des CBDC pour la stabilité du système bancaire en cas de crise financière.
Le risque pour les établissements bancaires est identifié comme étant double, avec la possibilité d’une ruée vers les fonds déposés pour les transférer vers des actifs en CBDC perçus comme des valeurs refuges, mais aussi sur le long terme le risque d’une désintermédiation bancaire, avec une diminution importante des dépôts effectués par les clients, mettant ainsi en danger le financement même des établissements bancaires et leur rentabilité, et donc leur capacité à accorder des prêts.
« Les preuves des précédentes paniques bancaires systémiques indiquent à quel point l’impulsion d’une crise bancaire est puissante et, par conséquent, comment les coûts de transaction réduits d’une CBDC pourraient exacerber les paniques bancaires, » selon le rapport publié le 23 septembre par la BRI.
Afin de limiter ces risques, les rapports des banques centrales émettent d’ores et déjà plusieurs hypothèses. Définir des seuils légaux sur les volumes des transferts et des avoirs en CBDC serait une première piste. Certaines banques centrales évoquent même la possibilité de requérir des garanties au niveau des prix, en fixant par exemple des taux d’intérêt peu compétitifs par rapport au marché en Fiat. Enfin, les banques centrales pourraient aussi décider d’imposer une longue période de transition avant le lancement des nouveaux actifs numériques.
Ces pistes de réflexion devraient être précisées dans les semaines qui viennent avec la publication d’un document de recherche de la Fed américaine sur ce sujet. En attendant la mise en balance détaillée des bénéfices et des coûts et risques lorsque la Réserve fédérale américaine passera en phase d’évaluation pratique.
« Il vaut mieux faire les choses bien plutôt que trop rapidement. Le dollar est la monnaie de référence de l’économie mondiale, ce qui fait que nous sommes bien placés pour faire cette analyse et prendre ensuite la meilleure décision, » soulignait le président de la Fed Jerome Powell le 22 septembre dernier.
Récemment, la Banque Centrale de Nouvelle-Zélande a annoncé l’ouverture d’une consultation publique sur la création d’une crypto-monnaie de banque centrale.
