Désireux d’affecter directement « des milliards de dollars » à des projets qui réduisent ou éliminent le carbone de l’atmosphère, Flowcarbon vient de lever 70 millions de dollars pour lancer sa propre plateforme d’échange de crédits carbone basée sur la blockchain Celo.
Le marché du crédit carbone est une vaste nébuleuse qui a longtemps brillé (et brille toujours aux yeux de certains observateurs) par son opacité. De manière simple, ce marché a vocation à attribuer des « quotas de pollution » aux entreprises afin de réduire significativement leur impact sur l’environnement. Plus prosaïquement, les entreprises qui polluent moins ont la possibilité de revendre leurs quotas « non utilisés » aux entreprises qui polluent davantage.
« La demande de crédits carbone a augmenté ces dernières années parmi les entreprises qui les utilisent pour compenser les émissions de carbone, mais la capacité d’augmenter le volume de crédits disponibles a été limitée par l’infrastructure de marché opaque et fracturée de ce marché », abonde Flowcarbon dans le communiqué faisant état de la levée de fonds de l’entité.
Pour tenter de remédier à cette situation, la société a décidé de « tokeniser » le crédit carbone et poser les jalons de sa propre plateforme d’échange basée sur la blockchain Proof of Stake Celo. Une infrastructure financée à hauteur de 70 millions de dollars via une première enveloppe de 38 millions de dollars « en capital-risque » grâce au concours de l’incontournable a16z, à la manœuvre dans ce dossier, et une seconde manne de 32 millions de dollars issue de la vente des jetons directement adossés à Flowcarbon et baptisés GNT (pour Goddess Nature Token).
La blockchain Celo, en première ligne sur ce projet comme susmentionné, a d’ailleurs fait l’acquisition de l’équivalent de 10 millions de dollars en GNT pour compenser ses propres émissions de CO2. Un financement qui devrait ainsi permettre d’œuvrer à davantage de transparence sur ce marché. « Le marché du carbone est extrêmement opaque et nous pensons que la demande de compensations dépasse rapidement la vitesse à laquelle l’offre peut être augmentée, en particulier pour les projets basés sur la nature », acquiesce Arianna Simpson, associée générale chez a16z.
Et de confirmer, à ses yeux, que la tokenisation du processus pouvait représenter l’alternative idoine. « La tokenisation est une solution évidente. Nous avons exploré de manière approfondie l’espace du carbone on-chain et sommes convaincus que l’équipe et le modèle de Flowcarbon sont les meilleurs de leur catégorie », explique la dirigeante.
Des velléités écologiques de la part de Flowcarbon, aussi nobles soient-elles, qui vont devoir convaincre au sein d’un segment « légèrement » embouteillé. En effet, il y a déjà 4 ans, IBM avait déjà signalé travailler, de concert avec Veridium Labs, sur un jeton associé au crédit carbone.
Plus récemment, JustCarbon et Likvidi ont également ouvert des marchés pour leurs propres jetons carbone. Cette tendance, répondant au nom de code de « ReFi » (pour finance régénérative), n’est donc pas nouvelle et va devoir enjoindre Flowcarbon à se retrousser les manches. Et à apporter à ce mouvement une véritable plus-value, au-delà des discours volontaristes.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.