A l’inverse de leurs parents toujours sceptiques sur la pertinence de tels investissements, les représentants les plus fortunés de la génération Y devraient continuer, en 2022, à étoffer leurs portefeuilles de crypto-actifs.
Un schisme générationnel. Si la méfiance et la défiance sont les deux sentiments prédominants du côté des « anciennes générations » au moment d’évoquer la crypto, ils contrastent singulièrement avec la fougue et l’engouement des millenials pour ces actifs. D’après une enquête initiée par CNBC, 83% des millionnaires issus des rangs de la génération Y (qui débuterait, selon la prestigieuse Harvard Business Review, en 1984 pour s’achever en 1996) possèdent des avoirs en cryptomonnaies.
Et ces derniers n’envisagent absolument pas de réduire la voilure en 2022 en dépit des fluctuations de cours très importantes.
Je dirais même que c’est une génération particulièrement à l’aise avec la volatilité », souligne George Walper, président de Spectrem Group, qui a mené cette enquête de concert avec CNBC.
Dans le détail, plus de la moitié des millenials (53%), interrogés pour les besoins de cette enquête, possèdent plus de 50% de leur patrimoine en crypto-actifs au premier rang desquels l’incontournable Bitcoin et son traditionnel dauphin, en termes de notoriété, Ethereum.
Une proportion réduite à peau de chagrin concernant la génération des « baby boomers » (nés dans un périmètre débutant après la Seconde Guerre Mondiale et s’achevant en 1966) qui ne sont que 4%, selon cette étude, à posséder des avoirs en cryptomonnaies. Et les courbes ne semblent pas prêtes de se croiser puisque les « millenials millionnaires » – du moins près de la moitié d’entre eux, à savoir 48% – envisagent d’accroître encore leurs investissements en 2022. Près d’un tiers d’entre eux envisagent, de leur côté, de maintenir leur niveau d’investissements actuels tandis que seulement 6% des interrogés prévoient de les réduire au cours des douze prochains mois.
Si cette appétence des plus jeunes générations pour les crypto-actifs est tout sauf une surprise, elle crée néanmoins un dilemme au sein des sociétés de gestion de patrimoine. En effet, si ces dernières, à l’instar de leurs clients plus âgés, n’ont pas vraiment les yeux de Chimène pour les crypto-actifs, elles doivent toutefois prendre en considération que leurs futurs clients sont les millionnaires de la génération Y.
Et de fait, comme susmentionné, ces derniers n’ont pas vraiment l’intention de renoncer à leurs investissements en crypto-actifs. Une génération qui exigera, à terme, de la part des institutionnels des produits et des conseils sur le front des cryptomonnaies.
Je ne suis pas sûr que le secteur de la gestion de patrimoine ait pris conscience qu’il fallait vraiment les considérer comme des générations complètement différentes », abonde George Walper.
En effet, les gestionnaires de patrimoine semblent toujours réticents, en 2021, à intégrer des cryptocurrencies directement à leurs plateformes d’investissement en raison des risques juridiques, ou de performance, inhérents à ce type d’actifs. Mais il existe néanmoins des alternatives pour tenter de démocratiser leur usage « pas à pas», à commencer par des ETF Bitcoin. « Cela permet d’offrir une exposition au bitcoin et à d’autres cryptos, sans en être un détenteur direct », précise George Wapler. Suffisant pour lever les doutes et le scepticisme des gestionnaires de fortunes dits « traditionnels » ? L’avenir nous le dira.
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