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NFT : la loi du petit nombre

Crédit : Shutterstock

Véritable révélation de l’année 2021 dans la nébuleuse des crypto-actifs, les fameux « jetons non fongibles » ou NFT ne permettraient néanmoins qu’à un nombre très restreint de ses acquéreurs d’engranger la majorité des profits.

 

NFT ou VIP ? Au regard d’une étude diligentée et publiée par la société d’analyse Chainalysis, il semblerait que seul un petit nombre d’initiés amasse la majorité des bénéfices dans le cercle (encore) restreint des possesseurs des précieux sésames que constituent ces jetons non fongibles. Ces « privilégiés » ont, en effet, l’honneur de figurer sur une « liste blanche » qui, par définition s’avère restreinte, établie au préalable par des porteurs de projets NFT. Outre le sentiment galvanisant d’appartenir à une « élite », figurer sur ces listes blanches permet surtout à ces utilisateurs d’engendrer des bénéfices substantiels.

Et réduire ainsi à portion congrue les gains de ceux qui n’ont pas la chance d’en faire partie, la communauté NFT fonctionnant essentiellement – et se structurant- grâce au bouche à oreille sur ses réseaux sociaux d’initiés comme Telegram ou Discord, moins grand public que Facebook ou Twitter. D’ailleurs, ce dernier a connu le même modus operandi lors de son lancement que les NFT puisque Twitter ne devait son succès initial qu’à une infime partie de ses utilisateurs, selon une autre étude celle-là menée par la prestigieuse Harvard Business School.

« Les utilisateurs faisant partie de cette liste blanche qui vendent ensuite leurs NFT nouvellement frappés engendrent un profit dans 75% des cas. Une proportion qui se réduit drastiquement à 20,8% pour leurs homologues ne figurant pas sur cette liste », complète l’étude qui suggère également, fort de ces éléments, qu’il est « presque impossible » d’obtenir des rendements significatifs sans être inscrit sur ces fameuses listes blanches.

Crédit : Chainalysis

Un Graal en somme mais qui peut donner lieu à certaines pratiques contestables pour ne pas dire douteuses. En effet, l’étude met en exergue l’utilisation de « bots » par des investisseurs rompus à ces techniques – et multiplier leurs chances d’acquisition- lors « d’événements de frappe », excluant de facto les utilisateurs moins à l’aise avec la technologie. Et, toujours selon les données fournies par l’étude Chainalysis, cela pourrait même entraîner l’échec de certaines transactions, engendrant des frais et des coûts supplémentaires pour ces utilisateurs malchanceux, n’ayant pas la chance de figurer sur la liste blanche et davantage en délicatesse avec la technique.

Cependant, en dépit de leur engouement et de leur montée en puissance observée tout au long de cette année 2021, la prudence doit rester de mise observe l’étude. « Les NFT figurent au premier rang des crypto-actifs les plus excitants et à la croissance la plus rapide au monde ». Et de nuancer. « Cependant, ceux qui cherchent à collecter et à échanger des NFT doivent comprendre à quel point le marché est concurrentiel ». Pour rappel, à l’heure actuelle, seulement un peu plus d’un NFT sur quatre (28,5%) mis en circulation au terme de son processus de frappe engendre un profit.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.