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Pavel Durov, le fondateur de la messagerie cryptée, a approuvé la création d’un nouveau projet blockchain « indépendant de Telegram » baptisé Toncoin, se félicitant de voir l’œuvre retoquée par la SEC en 2020 « reprendre vie ».
« Lorsque Telegram a dit au revoir à TON l’année dernière, j’ai exprimé l’espoir que les futures générations de développeurs poursuivent un jour notre vision d’une plate-forme de blockchain grand public ». Et la prophétie semble avoir été exaucée, à en croire le fondateur de Telegram, Pavel Durov, qui s’exprimait, ce jeudi 23 décembre, via sa messagerie.
Un petit retour en arrière s’impose. En mai 2020, après moult atermoiements et querelles juridiques avec le gendarme financier américain, la SEC, Telegram mettait un terme au projet de blockchain, officiellement porté par ses soins et baptisé TON (Telegram Open Network).
Au terme de 18 mois d’âpres discussions, la SEC avait mis en exergue des raisons purement réglementaires pour ne pas autoriser le lancement de la blockchain TON et de sa cryptomonnaie Gram. Une justification peu convaincante pour l’état-major de Telegram qui dénonçait alors des raisons « purement politiques », fustigeant au passage l’extra-territorialité du droit américain. En outre, aux yeux des dirigeants de la messagerie cryptée russe, les autorités américaines craignaient la mise à mal, avec ce type de projets, de la souveraineté monétaire du dollar.
« Aujourd’hui est un jour triste pour nous, ici chez Telegram. Nous annonçons l’arrêt de notre projet blockchain », avait alors sobrement déclaré publiquement Pavel Durov, via un message sur son groupe Telegram personnel. Et de mettre en garde contre tout projet qui reprendrait les canons de sa blockchain morte-née, TON.
Vous avez pu remarquer divers sites mettant en avant la marque Telegram ou l’acronyme « TON » pour promouvoir leurs projets. Ne leur confiez ni vos données ni votre argent. Aucun membre de notre équipe actuelle ou passée n’est impliqué dans ces projets, » avait-il averti.
Une mise au point ferme et sans appel…qui semble désormais quelque peu obsolète, Pavel Durov ayant visiblement tourné casaque, puisqu’il soutient désormais, la création d’une nouvelle blockchain, indépendante de Telegram, qui a repris le canevas de TON. Une réhabilitation en bonne et due forme. « J’ai été inspiré de voir les champions des concours de codage de Telegram continuer à développer le projet open source TON, qu’ils ont renommé Toncoin ».
Le chef d’entreprise franco-russe a adjoint à son message un lien vers le groupe communautaire Toincoin, une manière d’avaliser ce projet. Un imprimatur qui a, de fait, provoqué la flambée – de plus de 30% – du cours du token Toncoin, selon les données de CoinMarketCap. Durov a également insisté sur le fait qu’il n’était absolument pas à la manœuvre de ce projet. Une belle démonstration d’équilibriste. « Contrairement à TON, Toncoin est indépendant de Telegram. Mais je souhaite à son équipe le même succès. Associés à la bonne stratégie de mise sur le marché, ils ont toutes les cartes pour créer quelque chose d’épique ».
Mais les observateurs avisés du secteur s’interrogent sur la véracité de la non-implication de Telegram dans ce projet, certains estimant qu’il s’agirait d’une manière de contourner l’interdiction de la SEC.
La question clé est de savoir si les autorités américaines serait disposées à creuser le lien entre Telegram et Toncoin et si Durov a l’énergie et les moyens de repartir en guerre contre la SEC », a estimé Feodor Skuratov, ancien community manager chez TON Labs qui a aidé Telegram à développer sa blockchain avant l’arrêt du projet.
Le mystère reste (pour l’instant) entier. Mais les déclarations de Durov ne devraient pas laisser insensible le gendarme boursier américain.
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