Le célèbre éditeur japonais de jeux vidéo Square Enix, par la voix de son président, a esquissé ses pistes de réflexion pour son industrie au premier rang desquels figurent le métaverse, les NFT et la blockchain.
« Le métaverse a été l’un des sujets brûlants de l’année 2021. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, dans ce contexte, que Facebook est devenu Meta, en octobre. Ce qui prouve que ce concept n’est pas un simple effet de mode mais qu’il est là pour perdurer ». Dès la deuxième ligne de sa missive de rentrée – la première étant dévolue aux vœux d’usage- Yosude Matsuka, président de l’éditeur de jeux vidéo Square Enix, s’empare de cette thématique en vogue et de la plus-value qu’elle pourrait apporter à son industrie, en quête de perpétuelles innovations.
Désireux de surfer sur la vague de « l’année 1 du métaverse » et d’accompagner cette dynamique, l’éditeur de la série Final Fantasy et Dragon Quest, souhaite que cette année 2022 soit la première marche vers la démocratisation de cette technologie dans l’univers du jeux vidéo. « Le métaverse connaîtra probablement une transition significative vers une phase commerciale en 2022, avec une large gamme de services apparaissant sur le devant de la scène ».
Et d’évoquer, en filigrane, une potentielle intégration du métaverse au sein de projets estampillés Square Enix. « Alors que ce concept abstrait commence à prendre forme concrètement sous la forme d’offres de produits et de services, j’espère qu’il entraînera des changements qui auront également un impact plus important sur notre entreprise », précise le président.
Autre « star » de l’année 2021, les jetons non fongibles ou NFT qui ont secoué l’écosystème crypto et qui pourraient, à terme selon Matsuka, également bousculer l’industrie vidéoludique. L’éditeur nippon veut également offrir la possibilité aux joueurs d’être davantage impliqués dans le développement de jeux vidéo et ne plus être de « simples » consommateurs. « Les jeux basés sur la blockchain qui entrent en ce moment même dans une phase de croissance, sont construits sur le principe d’une économie symbolique et ont donc le potentiel de permettre une croissance de jeu autonome ».
Une manière de rendre le jeux vidéo plus « inclusif » et moins « centralisé » que s’il demeurait engoncé dans une relation fondée sur le triptyque développeur – éditeur- joueur. Ce dernier ne serait plus uniquement dans une logique consumériste et pourrait œuvrer à enrichir le jeu en question. « C’est précisément ce type d’écosystème qui est au cœur de ce que j’appelle le « jeu décentralisé », qui j’espère deviendra une tendance majeure du jeu vidéo à l’avenir. « Je pense qu’il y aura un certain nombre de personnes dont la motivation sera de « jouer pour contribuer », c’est-à-dire d’aider à rendre le jeu plus excitant ».
Square Enix évoque ainsi la possibilité de récompenser ces « nouveaux contributeurs » par l’intermédiaire des nouvelles technologies susmentionnées comme les NFT ou l’attribution de tokens. « Qu’il s’agisse de s’amuser, de gagner ou de contribuer, une grande variété de motivations incitera les gens à s’engager dans des jeux et à se connecter les uns aux autres. Ce sont les jetons basés sur la blockchain qui permettront cela ».
Pour autant, cette transition ne devrait pas se faire à marche forcée, Square Enix ne voulant pas laisser sur le bord de la route son public plus « traditionnel », et méfiants vis-à-vis de ces nouvelles tendances et qui constitue, à l’instant T, son principal vivier de clients. « Je me rends compte que certaines personnes qui « jouent pour s’amuser » et qui forment actuellement la majorité des joueurs ont exprimé leurs réserves vis-à-vis de ces nouvelles tendances, et c’est compréhensible ». Le travail de pédagogie ne fait que commencer.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.