Le gouverneur de la Banque de France annonce le début des expérimentations européennes en faveur d’une monnaie numérique de gros, moins controversée et complexe qu’une CBDC retail.
Le 3 octobre, la Banque de France accueillait une conférence consacrée à la tokenisation et aux monnaies numériques de banque centrale. L’occasion pour son gouverneur, François Villeroy de Galhau, de souligner que la CBDC de détail n’est pas la seule option sur la table.
La France est d’ailleurs avancée sur les travaux en matière de monnaie numérique wholesale. Les CBDC de gros attirent moins l’attention et la passion, mais elles ne sont pas moins importantes, a déclaré le banquier.
Une CBDC wholesale comme première étape
Cette position vaut aussi pour l’Europe, qui planche toujours sur la pertinence d’émettre ou non une MNBC de détail, un euro digital. Elle devrait avancer plus rapidement sur une déclinaison de gros, suggère François Villeroy de Galhau.
Les critères d’éligibilité et l’appel à manifestation d’intérêt pour une CBDC euro et de gros seront publiés dans les prochaines semaines, annonçait-il lors de la conférence à Paris. Des expérimentations seront menées courant 2024, notamment au travers de transactions réelles.
Ces tests à l’échelle européenne devraient faire appel à des smart contracts, à un réseau permissionné et au système de registre distribué pour le règlement des titres DL3S. Toutefois, les banques centrales étudieront également des protocoles et blockchains « alternatifs ».
Tokenisation et CBDC alliées et non concurrentes
En conclusion de la conférence, Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, est notamment revenu sur sa conviction en faveur d’une combinaison CBDC et tokenisation d’actifs.
La tokenisation de la finance ne se matérialisera que si ces nouvelles technologies sont anticipées, soutenues et sécurisées par les décideurs politiques et les banques centrales. En bref, la disponibilité de la monnaie tokenisée par la banque centrale et les actifs tokenisés sont des alliés plutôt que des concurrents. »
Lors de ce rendez-vous, la responsable de la stabilité financière et des opérations à la Banque de France a aussi plaidé en faveur de l’interopérabilité, « clé » pour Emmanuelle Assouan. Et ce d’autant plus que finances traditionnelle et tokenisée devront coexister.
Le financement tokenisé est prometteur, mais le chemin vers la tokenisation complète est long. Nous devons rester pragmatiques et reconnaître que les systèmes conventionnels et nouveaux coexisteront », déclarait-elle.
Et dans cette finance de demain, « la monnaie de la banque centrale doit continuer d’assurer la stabilité et la sécurité, même dans un écosystème tokenisé ».
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