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NFT Pulp Fiction : une histoire de gros sous et de droits

Crédit : Shutterstock

Le producteur du film Pulp Fiction et son réalisateur s’écharpent sur la question des droits de propriété. Tarantino veut proposer des NFT de scènes du film. Miramax s’insurge.

 

Qui est en droit de monétiser des NFT basés sur le film culte Pulp Fiction de Quentin Tarantino ? Les juristes vont pouvoir se pencher sur cette question en raison du différend qui oppose le réalisateur au producteur.

Début novembre, Tarantino annonçait la prochaine tokenisation de sept scènes non coupées du scénario sous forme de tokens non fongibles. Pour leur création, il s’appuiera sur la blockchain Secret Network.

Opportunisme et avidité, dénonce Miramax

Ces NFT promettent de s’arracher à prix d’or. Avec chaque jeton, le réalisateur promet d’intégrer les « premiers scripts manuscrits non coupés » du film et un commentaire exclusif de ses « secrets ».

Très tentant pour les passionnés du réalisateur et les collectionneurs (spéculateurs ?) de NFT. Mais la vente de ces tokens s’annonce plus compliquée que prévue. Il faudra compter avec un obstacle de taille.

Le studio Miramax, qui détient les droits de l’édition classique de Pulp Fiction, n’entend pas laisser Tarantino agir à sa guise. Le producteur a déposé plainte devant un tribunal Californien.

Miramax reproche au réalisateur d’avoir tenu secret ses projets dans ce domaine et surtout d’interférer avec ses propres projets. Car l’entreprise prévoyait de monétiser elle-même des NFT tirés du film à succès.

Cette initiative isolée dévalorise les droits NFT de ‘Pulp Fiction’, que Miramax a l’intention de maximiser par une approche stratégique et globale », réagit l’avocat du studio de cinéma, Bart Williams.

Tarantino détient les droits, assurent ses avocats

Williams accuse aussi Tarantino d’opportunisme financier via « une prise d’argent délibérée, préméditée et à court terme ». Imprudence, avidité, rupture contractuelle… Miramax accumule les griefs à l’encontre du réalisateur.

Pas question cependant pour ce dernier de céder. Ses avocats soulignent qu’il conserve les droits de publier le scénario original, comme le stipule le contrat conclu avec Miramax. Il ne ferait donc qu’exercer ce droit au travers de la vente des NFT.

Faux, rétorque Miramax pour qui il n’est pas question d’une vente de scénario dans cette affaire. Le studio dénonce au contraire une violation du droit d’auteur et de marque, ainsi qu’une concurrence déloyale.

Miramax a adressé à Tarantino une lettre de « cessation et de désistement » [Ndlr : cease and desist] pour bloquer cette vente de NFT. Affaire à suivre et sans doute un futur cas d’école pour juristes.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr