Le spécialiste des données blockchain et de la crypto Messari estime dans son dernier rapport que Bitcoin a réussi son pari, en supplantant l’or et en s’institutionnalisant, mais pas grâce aux ETF.
Comme chaque année, Ryan Selkis, le patron de Messari, livre ses thèses pour l’univers des crypto-actifs. Et sans surprise, le rapport est l’occasion pour l’expert des cryptomonnaies de faire le bilan du Bitcoin en 2021.
Pour cela, Selkis liste « 10 pensées » sur le BTC. Et le bilan est globalement élogieux pour la première des cryptomonnaies en capitalisation. Les investisseurs lui préfèrent pourtant toujours l’or. Ils ont bien tort, estime le dirigeant.
Bitcoin, plus une valeur refuge que l’or
Malgré un contexte de forte inflation, en principe profitable à l’or, le métal précieux a perdu de sa superbe. Pour le démontrer, Selkis explique qu’un investissement de 100 dollars dans l’or il y a 10 ans vaut aujourd’hui 102 dollars. C’est moins que l’inflation. En revanche, un montant équivalent en Bitcoin équivaut désormais à 1,7 million de dollars.
Bitcoin a mangé le déjeuner de l’or pendant une décennie […] l’or a été dépassé par un cheval plus rapide, plus jeune, plus sauvage : Bitcoin”, conclut l’auteur du rapport Crypto 2022.
D’ailleurs, poursuit-il, « les investisseurs sont plus à l’aise que jamais avec l’or numérique ». Et parmi ces investisseurs figurent donc désormais les institutionnels. Longtemps attendus sur le marché du BTC, « les institutions sont là ». Et cela représente une profonde mutation.
Cette évolution peut cependant présenter quelques inconvénients, comme une plus forte corrélation aux autres actifs financiers et à l’incertitude économique. Pas de quoi inquiéter Selkis néanmoins.
ETH seul rival crédible à Bitcoin
Bitcoin reste le meilleur pari liquide sur la rotation institutionnelle vers des actifs résistants à l’inflation et des réserves de valeur. Il ne sera pas le seul crypto-actif gagnant. Il continuera à tirer vers le haut le reste de la classe d’actifs, car il remplace rapidement la dette dans les portefeuilles diversifiés”, argue-t-il.
Dans cette analyse personnelle, mais étayée, le dirigeant estime sans hésitation que « le roi reste le roi ». Un renversement de ce leadership lui paraît en outre peu probable. Il évalue la probabilité d’un tel scénario à 20% en 2022, et ce malgré les nombreux atouts d’Ethereum, son seul réel concurrent.
Ethereum compte un bien plus grand nombre de rivaux. « ETH doit aussi surveiller ses arrières. La dominance du Bitcoin a reculé de 71% à 42% cette année. Mauvais. Mais la dominance de la plateforme de contrats intelligents a également fondu de 80% à 60% », souligne l’expert.
Des ETF BTC toxiques
La dominance Bitcoin sur le marché des cryptomonnaies s’effrite, mais le BTC a néanmoins bénéficié d’un « cadeau » en 2021 : les ETF. Pour Selkis, ces fonds négociés en bourse constituent le principal événement cette année. Ce dernier est pourtant loin d’en faire l’éloge.
Selon lui, les ETF, dont il dénonce la « toxicité », accumulent tous les défauts reprochés jusqu’à présent au Bitcoin : « Ils sont complexes, volatils, des investissements terribles qui enrichissent les promoteurs de Wall Street et tendent vers zéro au fil du temps ».
Leur adoption devrait donc connaître des limites […] Je parie que le total des BTC bloqués dans des véhicules de type ETF restera inférieur à 10 % de l’offre de bitcoins en circulation au cours des cinq prochaines années”, prédit-il.
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