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Crypto : le club de basket de Pau ouvre la voie à « l’actionnariat du futur »

Crédit : Shutterstock

Sous l’impulsion de son propriétaire américain, l’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez va ouvrir une partie de son capital aux particuliers sous la forme de tokens. Une première mondiale.

 

Avoir la possibilité de détenir une partie du capital de son club préféré en tokens et (véritablement) peser sur les décisions ? Telle est la volonté du Counterpointe Sports Group (CSP), l’entité américaine ayant mis la main, il y a moins d’une année, sur l’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez. « Ce sera la première fois qu’une équipe sportive professionnelle permettra à ses fans et à ses joueurs de détenir une participation dans le club» explique, dans les colonnes du Figaro, Greg Heuss, PDG de Counterpointe Sports Group. Au total, ce sera 40% du capital du club qui sera mis en vente sous la forme de jetons numériques.

Une opération mise en place sous le haut patronage de l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui cornaque le tout et s’assure de son bien-fondé, notamment concernant le volet administratif et juridique. Dans le détail, ce ne sont pas moins de 500 lots de tokens (500 jetons par lot) mis sur le marché, dès le 26 avril, à un prix de base de 450 euros le lot. Initialement dévolue aux résidents français, cette vente aura vocation à s’étendre au reste du monde par la suite, le propriétaire de Pau regardant essentiellement du côté des États-Unis pour cette « seconde étape ».

La feuille de route de CSP est limpide : poser les jalons d’un nouveau modèle d’actionnariat mettant véritablement à contribution les fans qui s’affranchissent ainsi de leur simple statut de « consommateur ». Ces derniers, comme stipulé par le propriétaire du club, auront ainsi vocation à peser sur les décisions du « board » et auront, de facto, un siège au conseil d’administration via leur représentant élu. Plus qu’un droit de regard, celui-ci disposera ainsi d’un droit de vote sur l’ensemble des décisions prises dans l’intérêt du club.

En contrepartie, et afin d’éviter un actionnariat trop « mouvant », les futurs acquéreurs de tokens doivent s’engager sur une année minimum et bénéficieront, comme tout actionnaire qui se respecte d’éventuels dividendes ainsi qu’un « intérêt dans le projet immobilier », Climate Technology Park (centre de formation, hôtels, restaurants) dont l’installation est prévue à quelques encablures du Palais des sports de Pau.

En érigeant ce modèle, CSP veut rompre avec la « tradition » des grands magnats possédant clubs et franchises, les actionnaires minoritaires étant, dans ce cas de figure, cantonnés à un rôle « cosmétique » avec des titres non liquides sans aucun pouvoir décisionnaire sur la destinée d’une entité. Si les crypto-actifs font, depuis quelque temps, office de passerelles entre les fans et leurs clubs préférés, aucun n’avait, jusqu’à présent, pris le parti d’octroyer un « pouvoir exécutif » à ses aficionados.

A la différence de la plateforme Socios via son slogan « be more than a fan » « soyez plus qu’un fan » qui, si elle renforce l’expérience – et le lien- entre les clubs et leurs fans, ne permet pas à ces derniers de devenir actionnaires et de bénéficier d’un véritable poids dans les décisions importantes. La plateforme permet néanmoins de renforcer les synergies entre les clubs et leur communauté. Elle a également vocation à permettre aux fans de donner leurs avis sur des sujets (très) secondaires comme le design du bus transportant leur équipe, par exemple. L’initiative de CSP est d’un tout autre acabit et trace le sillon de l’actionnariat 3.0.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.