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Binance dément catégoriquement tout lien avec le renseignement russe

Crédit : Shutterstock

L’exchange crypto Binance estime être injustement accusé d’avoir collaboré avec les autorités russe et transmis des données personnelles, y compris d’un opposant à Poutine.

 

Dans une enquête publiée le 22 avril, Reuters faisait état de liens présumés entre la filiale russe de Binance et une agence de renseignement nationale. Rosfin réclamait des données personnelles. Ce à quoi aurait en partie consenti l’exchange.

Dans un message, Gleb Kostarev, responsable Europe de l’Est et Russie pour Binance, reconnaîtrait n’avoir pas eu d’autre alternative, selon l’agence de presse. Pas si sûr d’après l’article.

Démenti catégorique et plainte formelle

Par ce geste, Binance se serait efforcé d’accélérer le développement de son activité dans le pays. Dans un billet de blog, l’entreprise considère que l’article de Reuters fait « faussement » état de liens privilégiés avec des agences contrôlées par le FSB.

Point par point, la bourse de cryptomonnaies entend donc contredire les soupçons et affirmations avancés par la presse. Premièrement, elle réfute tout partage de données, y compris d’Alexei Navalny.

Faux, catégoriquement faux, affirme Binance. Quant à son engagement en Russie, il ne différait en rien de celui de n’importe quelle autre entreprise avant la guerre, qu’il s’agisse de banques ou de chaîne de fast-food. En outre, l’exchange affirme avoir mis fin à ses opérations en Russie dès le début du conflit avec l’Ukraine.

Aujourd’hui, à notre connaissance, Binance est la SEULE bourse de crypto-monnaies au monde à mettre en œuvre le dernier train de sanctions imposées par l’Union européenne à l’encontre des titulaires de comptes russes”, poursuit-elle.

Binance victime du sensationnalisme

Pour faire bonne mesure, la multinationale de CZ précise avoir fait don de plus de 10 millions de dollars pour soutenir les efforts humanitaires en Ukraine. Une « initiative reconnue et appréciée – en personne par Zoom avec CZ – par Mykhailo Fedorov, ministre ukrainien de la transformation numérique ».

Plus généralement, Binance signale que sa politique en matière de partage de données avec les autorités est strictement encadrée. Une demande doit être fondée juridiquement et reposer sur un cadre légal. Et la Russie n’est pas une exception en la matière, insiste l’exchange.

Binance se réserve le droit de rejeter les demandes d’application de la loi si elles ne résistent pas à l’examen juridique. Cela s’applique à toutes les juridictions, y compris la Russie. Il en est de même pour toute banque, institution financière ou société multinationale de premier plan”, indique-t-il encore.

En conclusion, Binance dit regretter qu’une agence aussi réputée que Reuters ait manqué à sa réputation et cédé au sensationnalisme. Par conséquent, l’entreprise annonce qu’elle déposera « une plainte officielle auprès de Reuters en vertu de leur propre code éditorial ».

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr