Après avoir été boutés hors de Chine, pléthore de mineurs ont « trouvé asile » au Kazakhstan. Mais ces derniers pâtissent, ces derniers jours, des coupures intempestives d’internet en raison des troubles en cours dans le pays.
Une « poudrière ». Voilà comment pourrait être qualifiée la situation en cours au Kazakhstan. En proie à de graves troubles, sa population se révoltant avec véhémence contre la hausse des prix de l’énergie, le pays peine à endiguer la fronde. Au point de tirer sur la foule ou de solliciter le concours de l’armée Russe, omnipotent voisin, pour retrouver un semblant de calme.
Émeutes et échauffourées succèdent à de brèves phases d’accalmie. Dans ce contexte chaotique avec des coupures régulières des services internet, plusieurs activités se retrouvent perturbées. Parmi celles qui nous intéressent : le minage de crypto-monnaies qui a trouvé « son eldorado » aux confins des brumes de ce pays niché à l’est de l’Europe.
Après que la Chine a interdit cette pratique sur son territoire et mis le coup de grâce à sa croisade contre Bitcoin en mai 2021, de nombreux mineurs se sont, en effet, exilés au Kazakhstan. Au point que l’ancienne république soviétique est devenue la deuxième terre d’accueil des mineurs, derrière les États-Unis, avec une « part de marché » dépassant les 18%.
Un véritable « exode » qui a, déjà, engendré une cohorte de problèmes logistiques. Pas du tout préparé à accueillir un tel afflux – le mining de pièces numériques est, comme chacun sait, une activité résolument énergivore – le pays a vu sa demande d’électricité croître de 8% en 2021. Contre 1 à 2% en temps normal.
Pour rappel, le Financial Times, dans un décompte datant de fin novembre 2021, a estimé qu’au moins 87 849 installations minières énergétiques de forte intensité ont été transférées au Kazakhstan entre mai et novembre 2021.
En sus de ces conditions délicates, les troubles de ces derniers jours ont contrecarré l’activité des mineurs. Comme il est de « coutume » dans de pareilles situations avec des pouvoirs publics aux abois, le plus grand fournisseur de télécommunications du pays, Kazakh Telecom, a ainsi coupé l’accès à Internet dans tout le pays.
Je suppose que certains geeks diraient qu’en théorie, vous pouvez miner sans Internet, mais en pratique, toutes les machines au Kazakhstan devraient être éteintes en raison de la coupure d’Internet, » a déclaré à CoinDesk Jaran Mellerud, chercheur chez Arcane Research.
Les troubles en cours au Kazakhstan ont-ils, dès lors, pesé sur le cours de Bitcoin, en chute ces derniers jours ? La réponse tendrait vers la négative.
Sur Twitter, le spécialiste français du mining Sebastien Gouspillou explique, graphiques à l’appui, que les coupures internet au Kazakhstan ont « certainement créé une petite baisse momentanée du hashrate » mais assure que cela n’a en aucun cas impacté le prix du BTC. Pour la majorité des analystes, les annonces de la Fed mercredi seraient davantage responsables de la dégringolade de la reine des crypto-monnaies.
Des atermoiements et une situation géopolitique tendue qui n’expliquent donc en rien la chute du cours, et ce en dépit de la « puissance de feu » des mineurs ayant trouvé refuge au Kazakhstan. Avant, peut-être, un nouvel exode à venir.
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