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Bitcoin va-t-il connaître le « même destin » que les matières premières ?

Crédit : Shutterstock

Pour Fidelity, la démocratisation en cours des crypto-actifs aux yeux des institutionnels obéit peu ou prou à la même logique de développement que celle rencontrée par le marché des matières premières au début des années 2000.

 

« Nous avons déjà vu le film ». Aux prémices des années 2000, la notion de « diversification » des investisseurs institutionnels faisait résolument office de chimère. Et les matières premières étaient les grandes absentes des portefeuilles de ces derniers. En effet comme le rappelle Forbes, à l’orée du millénaire, la frilosité semblait la norme puisque la majorité desdits portefeuilles se composait presque équitablement d’actions (60%) et d’obligations (40%). Les alternatives, au premier rang desquelles les matières premières, étaient regardées avec une certaine défiance par les grands institutionnels. Un peu comme Bitcoin et consorts ces dernières années.

Une analogie sur laquelle s’est penché Chris Tyrer, responsable Europe de Fidelity Digital Assets, la filiale crypto de Fidelity, qui explique dans un article que les nombreux obstacles auxquels sont confrontés les institutions financières pour allouer des actifs numériques sont similaires à ceux rencontrés pour accéder au marché des matières premières aux début des années 2000. Le dirigeant continue de filer la métaphore entre le marché actuel des crypto-actifs et celui des matières premières d’il y a 20 ans, évoquant plusieurs similitudes : une suite de produits en développement, un environnement réglementaire amélioré et une infrastructure de marché en pleine transformation.

Désormais considéré comme une classe d’actifs à part entière, le marché des matières premières va-t-il ainsi montrer la voie à Bitcoin, Ethereum et autres pour que ceux-ci entrent encore davantage dans les mœurs des institutionnels ? Cela est très probable à en croire Tyrer.

La politique monétaire mondiale récente, et de plus en plus la politique budgétaire, ont créé un contexte macroéconomique positif pour les futures allocations d’investissement en bitcoins et de nombreux investisseurs restent préoccupés par l’ampleur des déficits budgétaires en cours dans de nombreux pays développés, et le potentiel d’inflation qui en découle, » a-t-il dit.

Et la reine des crypto-monnaies pourrait constituer, aux yeux des investisseurs une véritable opportunité dans le contexte de morosité susmentionné. « Bitcoin est considéré par beaucoup comme un actif qui aura un profil de rendement à effet de levier dans un environnement inflationniste », ajoute le responsable de FDA Europe.  Autre argument, et non des moindres, les performances de Bitcoin au cours des dix dernières années. En effet, celui-ci a nettement surperformé toutes les autres classes d’actifs, n’enregistrant que deux années de baisse, dans une période où le S&P déclinait également.

Une performance de haute volée qui plus est largement décorrélée de celle des autres classes d’actifs a suscité l’intérêt des investisseurs. Signe des temps et de l’évolution du statut des crypto-actifs, comme le rappelle Fidelity dans une étude publiée en septembre dernier, 52% des investisseurs institutionnels interrogés en Asie, en Europe et aux Etats-Unis disposent d’une allocation d’actifs numériques. Et les banques dites traditionnelles s’y mettent aussi. En effet, l’Italien Banca Generali a fait savoir qu’il prévoyait de proposer à ses 300 000 clients l’achat et la vente de bitcoins. La démocratisation poursuit son chemin.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.