BanqueNews

CBDC : des « conséquences majeures » pour les banques centrales

Crédit : Shutterstock

Dans un rapport, la BIS prévient que l’introduction d’une CBDC aura des implications considérables pour les opérations de la banque centrale émettrice. Différents risques doivent être évalués.

 

« L’émission d’un euro numérique n’est pas naturellement perçue comme un besoin urgent. Mais cela ne doit pas nous empêcher de voir plus loin », déclarait récemment le gouverneur de la banque centrale espagnole.

Et ce dernier de souligner l’existence de différents risques attachés à l’émission d’une CBDC. Ce sujet des risques vient d’ailleurs de faire l’objet d’un rapport de la Banque Internationale des Règlements, la BIS.

A chaque modèle de CBDC ses risques

L’organisme liste ces risques et propose un cadre intégré de gestion des risques pouvant s’appliquer à l’ensemble du cycle de vie d’une MNBC, depuis les phases de recherche et de conception jusqu’à la mise en œuvre et l’exploitation.

L’évaluation des risques s’avère complexe car ceux-ci dépendent de nombreux facteurs, internes comme externes, et des caractéristiques de la monnaie numérique. Il n’existe pas en effet de modèle unique de CBDC, mais plusieurs.

Les modèles varient considérablement en termes d’architectures de référence, de technologies, d’options de disponibilité (en ligne/hors ligne), de systèmes (locaux ou transfrontaliers) et de sécurité (par jeton ou par compte).

Des profils de risque qui changent

Dans ses conclusions, le rapport note ainsi que l’’émission d’une CBDC « aura des conséquences majeures sur le modèle d’activité des banques centrales et sur les risques auxquels elles sont confrontées, en modifiant leur profil de risque ».

En conséquence, les banques doivent évaluer toutes les catégories de risques opérationnels (technologiques, liés aux tiers, risques pour la continuité d’activité…) auxquelles elles sont confrontées et élaborer des stratégies d’atténuation correspondantes.

Une CBDC nécessite en outre des capacités et compétences nouvelles. Les banques centrales devraient ainsi évaluer leurs lacunes potentielles dans ces secteurs. Et le rapport préconise des « évaluations prudentes et réalistes ».

Le dernier point de vigilance concerne la résilience en matière de sécurité opérationnelle et de cybersécurité, jugée cruciale.

Pour que la CBDC soit un moyen de paiement fiable, les banques centrales doivent faire face au risque d’interruption ou de perturbation et garantir l’intégrité et la confidentialité.”

  Pour suivre facilement l’actu Crypto et Web3, retrouvez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook et Telegram

Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr