La Corée du Sud se fixe comme échéance 2024 pour lancer une identité numérique stockée sur smartphone et la déployer auprès de ses citoyens. La promesse : une simplification de gestion et sans dérives Big Brother.
Les autorités coréennes poursuivent leurs projets de modernisation de l’administration par les technologies. Le pays entend par exemple être leader sur le métavers, via des investissements financés dans le cadre de son Digital New Deal.
La Corée du Sud se fixe une autre priorité : l’identité numérique. Pour simplifier les processus d’identification, le gouvernement déploie sa feuille de route. Ainsi, d’ici 2024, il proposera à ses citoyens de disposer d’une identité numérique gérée directement depuis leur smartphone.
La Corée parie sur la décentralisation pour rassurer
Cet ID, associé à la technologie blockchain, doit notamment faciliter la réalisation d’opérations auprès de l’administration. Les citoyens s’appuieront pour cela sur une seule authentification, quand ils doivent généralement créer un compte par service.
L’État estime que ce système lui permettra de générer 42 milliards de dollars d’ici 10 ans, soit l’équivalent de 3% de son PIB. La future carte d’identité numérique se substituerait progressivement à l’actuelle carte de résident physique, présentée comme équivalente à la carte de sécurité sociale aux États-Unis.
Pour gérer cette identité sur smartphone, elle sera embarquée dans une application mobile installée sur smartphone. Le projet prévoit un lancement en 2024 et son adoption par 45 millions de coréens d’ici 2026.
Afin de convaincre la population d’adhérer à l’identité numérique, des freins devront toutefois être levés. Parmi ceux-ci : les risques de surveillance et d’un État Big Brother.
Philosophie centralisée de l’identité en France
Le gouvernement se veut rassurant. Ainsi, l’identité numérique ne sera associée à aucun serveur central. Les données seront uniquement conservées sur le terminal de l’utilisateur. Le système sera totalement décentralisé, promettent les autorités.
La France aussi s’intéresse à ces solutions depuis plusieurs années. Un rapport d’information du Parlement était notamment consacré à l’identité numérique en 2020 et mentionnait le recours à la technologie blockchain. Au travers de FranceConnect, le pays dispose en outre déjà d’un fédérateur d’identité.
Cependant, le projet Alicem de l’État associant reconnaissance faciale et identification a alimenté de vives résistances, y compris de la part de la CNIL. L’autorité de protection accueillait en revanche en 2022 « très favorablement » le nouveau « Service de garantie de l’identité numérique » ou SGIN.
Par ailleurs, depuis 2021, la France propose à ses citoyens une carte nationale d’identité électronique (CNIe). Adossée au fichier centralisé TES, cette carte a en revanche été épinglée pour ses risques pour la vie privée dans des avis de la CNIL.
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