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La « famille Bitcoin » de Didi Taihuttu s’installe au Portugal

Crédit : Instagram @diditaihuttu

La famille néerlandaise surnommée la « famille Bitcoin » a bâti sa fortune sur la reine des crypto-monnaies quand celle-ci ne dépassait pas les 900 dollars. Elle prend désormais ses quartiers au Portugal, réputé pour sa règlementation fiscale (très) avantageuse.

 

Au poker, cela s’appelle un « All-In » à savoir miser l’intégralité de ses jetons pour espérer rafler la mise. Une « pratique » dont la famille néerlandaise du « patriarche » Didi Taihuttu -seulement âgé de 43 ans- semble être coutumière. En effet, ce « quintet » aurait, selon différentes sources (prenant parfois quelques libertés avec la vérité offrant une tonalité romanesque à ce récit), liquidé la totalité de ses actifs, notamment une maison de 2 500 m2 carrés, en 2017 pour les convertir en Bitcoin. A cette époque, la tête de gondole des crypto-monnaies s’échangeait aux alentours de 900 dollars et n’était qu’à quelques encablures d’entamer sa marche triomphante.

La suite est connue de tous : Bitcoin s’envole de près de 5 000%, la famille de Didi Taihuttu dans son sillage, renflouant allègrement ses caisses même si la famille ne souhaite pas divulguer le montant de son pactole. Prudence étant mère de sûreté, le chef de famille dissémine son trésor littéralement aux quatre coins du monde, stockant ses bitcoins dans des portefeuilles à froid sur quatre continents. Après moult pérégrinations les ayant conduit à visiter une quarantaine de pays, la famille vient de poser ses valises au Portugal. Un « territoire ensoleillé », aussi bien du point de vue de la météo que de la fiscalité.

« Vous ne payez aucun impôt sur les gains ou quoi que ce soit d’autre au Portugal sur la crypto-monnaie », s’est enthousiasmé Didi Taihuttu, dans les colonnes de CNBC. Et de poursuivre. « Le Portugal est le paradis de Bitcoin ». En effet, contrairement à la France qui considère les bénéfices sur les devises numériques comme des « revenus du capital », taxant ainsi ces investissements à hauteur de 30% (flat tax), le Portugal considère les crypto-monnaies comme un moyen de paiement. Un distinguo qui rebat les cartes en matière de fiscalité.

Les gains en capital résultant de transactions crypto telles que l’encaissement et les échanges entre crypto-monnaies ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu des particuliers », explicite Shehan Chandrasekera, responsable de la stratégie fiscale pour la société de logiciels de crypto-taxe CoinTracker.io, cité par CNBC.

De quoi rendre le pays des œillets particulièrement attrayant. Toutefois, cette généreuse fiscalité ne s’applique pas aux sociétés crypto enregistrées au Portugal. Ces entités peuvent ainsi être assujetties à l’impôt dans certaines circonstances. Mais Didi Taihuttu reste serein, son magot ne sera pas (pour le moment) ponctionné.

« Si vous gagnez de la crypto-monnaie en fournissant des services au Portugal, vous devez payer des impôts sur ces crypto-monnaies, mais je ne gagne rien, pour le moment, au Portugal. Donc pour moi, c’est 0% de taxe », fanfaronne le père de famille qui compte profiter « à plein régime » de la souplesse de la législation locale.

Ainsi, même s’il ne possède aucune propriété au Portugal, la famille Taihuttu est considérée comme étant résidente portugaise. Et ce contrairement à d’autres nations « crypto-friendly » comme Porto Rico qui exige de ses futurs résidents qu’ils passent un certain nombre de jour sur le territoire. « Nous n’avons même pas besoin d’être là pour remplir les conditions d’obtention du statut de résident. Il n’y a pas d’exigence minimale de séjour d’une journée au Portugal, c’est donc une configuration très appréciable ».

Mais Didi Taihuttu, contrairement à ce qu’il laisse transparaître, n’aurait pas que la cupidité chevillée au corps. Il a aussi de grands projets pour la planète…grâce à Bitcoin. Ainsi, il souhaite miner du Bitcoin grâce à l’énergie solaire et éolienne, puis utiliser la chaleur produite par les machines pour chauffer les maisons en hiver. Affaire(s) à suivre.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.