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Le projet crypto Worldcoin finalise une levée de fonds : sources

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Crédit : Shutterstock

Permettant d’obtenir des tokens en échange d’un scan de son œil, le projet -controversé- Worldcoin serait en train de collecter 100 millions de dollars. Une opération qui propulserait sa valorisation à 3 milliards de dollars, Selon TheInformation.

 

L’écosystème crypto brille souvent par sa créativité et le projet Worldcoin en est une illustration parfaite. Ainsi, ce projet cornaqué par Sam Altman, ancienne tête pensante de l’incubateur Y Combinator, propose « d’offrir » sa crypto-monnaie (WDC), créée sur Ethereum, contre un scan de l’œil de ses utilisateurs. Pour s’assurer qu’une personne est à la fois bien réelle et, de facto, éligible à ces « jetons gratuits », Worldcoin utilise « l’Orb » un appareil qui scanne les iris pour s’assurer qu’ils existent réellement, mais aussi et surtout, qu’ils n’ont pas été scannés par des petits malins désireux de remplir allègrement leur wallet.

La visée de ce projet pour le moins « original » pour ne pas dire folklorique serait de permettre de distribuer à tout un chacun – Worldcoin parle d’un milliard de bénéficiaires potentiels- un ersatz de revenu universel. Une initiative qui s’apparente peu ou prou à celles déjà mises en place par Circles ou encore Proof of Humanity qui s’échinent également à fournir un « revenu de base » à leur communauté. Pour autant aussi controversé qu’il puisse paraître de prime abord, le projet Worldcoin peut se targuer d’avoir réuni plusieurs acteurs majeurs de l’écosystème afin de l’aider à développer son offre.

Ainsi, ce tour de financement d’un montant de 100 millions de dollars serait en cours et dirigé, selon TheInformation citant des sources proches du dossier, par deux sociétés bien connues des observateurs crypto à savoir l’incontournable Andreessen Horowitz (a16z pour les puristes) et Khosla Ventures. Mais auraient également pris place « autour de la table » d’autres « valeurs sures » de la sphère crypto en l’occurrence Digital Currency Group, Coinbase Ventures et Multicoin, ainsi que le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, ou encore, dans un autre registre, le cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, visiblement lui aussi séduit par ce projet.

Une manne bienvenue à l’heure où Worldcoin traverse quelques zones de turbulences. Comme relaté par Bloomberg, le projet a, semble-t-il, marqué le pas la semaine dernière, s’accordant « une pause » dans sept des vingt pays au sein desquels il était particulièrement actif. Un coup d’arrêt dû, selon la publication économique, aux départs d’entrepreneurs locaux et à une réglementation trop stricte pour « espérer tirer la quintessence de ce business ». Enfin, le projet Worldcoin exige également, désormais l’usage d’un smartphone pour pouvoir s’inscrire, réduisant l’accès à des pays où les « téléphones à clapet » sont encore légion.

Le célèbre activiste et lanceur d’alerte Edward Snowden a, également, tiré à boulets rouges sur le concept modelé par Worldcoin, en octobre dernier sur Twitter. Notamment sur la question de la « collecte » d’iris numérisés. « Vous enregistrez les hachages (identifiants) produits par le scan des yeux au sein de votre base de données. Le résultat de la phase 1 de Worldcoin n’est ni plus ni moins qu’un catalogue de globes oculaires. Ne cataloguez pas les globes oculaires ! ».

Worldcoin a tenu à désamorcer la polémique arguant que les données originales des images d’iris de ses utilisateurs n’auront pas besoin « d’être téléchargées ni stockées ». Une promesse qu’il va, sans doute, falloir formaliser sous peine de voir le « projet Worldcoin » boudé par son milliard d’utilisateurs potentiels.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.