Dans le cadre du projet Dunbar, la BIS, épaulée par 4 banques centrales, développe des prototypes de « plateformes multi-CBDC » pour les règlements internationaux. L’objectif : rendre les paiements transfrontaliers plus efficaces.
Le centre d’innovation de la Banque des règlements internationaux (BIS) travaille de concert avec les banques centrales de Singapour, d’Afrique du Sud, d’Australie et de Malaisie sur le développement de prototypes de plateformes « multi-CBDC », selon le vocable employé dans le communiqué de presse, visant à permettre des règlements internationaux en utilisant des monnaies numériques (CBDC ou MNBC en français) émises par différentes banques centrales.
La plateforme a été conçue pour faciliter les transactions transfrontalières directes entre les institutions financières dans différentes devises, avec le potentiel de réduire les coûts et d’augmenter la rapidité, » peut-on lire dans le communiqué. On apprend en outre que les prototypes ont été construits sur les solutions blockchain Corda et Partior.
Le projet Dunbar a ainsi permis de démontrer que les institutions financières pouvaient tirer parti des CBDC émises par les banques centrales pour effectuer des transactions entre elles sur une plateforme partagée. « Cela a le potentiel de réduire la dépendance à l’égard des intermédiaires et, par conséquent, les coûts et le temps nécessaires pour traiter les transactions transfrontalières ».
L’annonce intervient seulement 3 mois après l’achèvement du projet Jura, également cornaqué par la BIS, la banque des banques centrales, qui avait permis d’expérimenter des paiements transfrontaliers via une plateforme de registre distribué.
Permettre aux entités de détenir et d’effectuer directement des transactions dans des CBDC de différentes juridictions pourrait réduire le besoin d’intermédiaires dans les paiements transfrontaliers, mais cela devrait être fait d’une manière qui préserve la sécurité et la résilience de ces paiements. Bien qu’il y ait clairement plus de travail à faire pour réfléchir à la faisabilité et à la conception de plates-formes multi-CBDC, les conclusions du projet Dunbar fournissent une bonne solution pour les travaux futurs dans ce domaine », a expliqué Michele Bullock, gouverneure adjointe de la Banque de réserve d’Australie.
La grande majorité des banques centrales se penchent aujourd’hui sur les CBDC de gros et de détail. Plusieurs pays, à l’instar de la Chine ou du Nigeria, ont déjà commencé à émettre ce type de pièces numériques.
La Banque centrale européenne compte quant à elle lancer un prototype de CBDC courant 2023. L’euro numérique pourrait être utilisé à travers des cartes de paiement et des smartphones. L’enjeu principal : la vie privée, selon l’autorité de protection des données personnelles (CNIL).
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