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La tentation de l’abus pour les banques face à la crypto

Crédit : Shutterstock

Les banques se cachent derrière la conformité pour appliquer des mesures anticoncurrentielles contre les entreprises crypto, dénonce un politique.

 

Les entreprises françaises du secteur des crypto-actifs expriment très régulièrement des critiques à l’égard de l’attitude des banques envers elles. Il n’est pas rare que ces acteurs rencontrent des difficultés dans l’ouverture d’un simple compte bancaire.

Ce constat n’est pas exclusif à la France cependant. En Australie aussi, la débancarisation n’est pas rare. Un sénateur, Andrew Bragg, monte ainsi au créneau pour dénoncer cette pratique justifiée officiellement par des obligations réglementaires.

Les entreprises crypto sont pénalisées

Un comité sénatorial australien recueille ainsi des témoignages qui, selon Andrew Bragg, illustrent des pratiques relevant d’une violation du droit de la concurrence et non de l’application de la législation sur le blanchiment d’argent.

Plusieurs personnalités australiennes de la crypto dénonçaient récemment ces pratiques. Michaela Juric déclarait ainsi en septembre avoir été bannie de 91 banques et institutions financières en 7 ans.

Pour le sénateur Bragg, entendu par le Conseil Technologique, ces agissements pénalisent le développement d’une activité économique dans le pays susceptible d’en faire un hub crypto mondial.

En France, l’ADAN demande des protections

Prévenir ces abus concurrentiels devient d’autant plus critique que les banques commencent à présent à investir le marché des cryptomonnaies. En novembre, The Commonwealth Bank officialisait ses débuts dans cette industrie.

En France, des représentants de l’industrie crypto, dont leur syndicat, l’ADAN, exprimaient des critiques à l’égard des pratiques bancaires. Ils regrettaient aussi que si l’État a défini une réglementation sur la crypto, il a en revanche omis de prévoir des protections leur permettant de disposer de services bancaires comme toute entreprise.

Dans l’Hexagone, si les établissements bancaires mènent des explorations sur la blockchain et les actifs numériques, la création de services crypto n’apparaît pas encore d’actualité. Les fintechs sont moins réticentes en revanche. Lydia, éditeur d’une application mobile de paiement et d’investissement, lancera en novembre un nouveau service financier dédié à la crypto.

Aux États-Unis, où la frontière entre banques et crypto est de moins en moins étanche, la crainte à l’égard de ces actifs reste cependant forte. D’après un rapport de la Federal Reserve, le secteur de la finance considère la crypto et les stablecoins comme un risque supérieur à celui induit par le changement climatique.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr