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Quand Warren Buffett explique son aversion pour Bitcoin

Warren Buffett
Crédit : Shutterstock

Pourfendeur de longue date de la reine des crypto-monnaies, l’investisseur star Warren Buffett s’est livré à une longue explication sur son scepticisme à l’encontre de Bitcoin.

 

A la différence de pléthore de ses contemporains qui ont voué Bitcoin aux gémonies avant d’en chanter – dans leur intérêt – les louanges, Warren Buffet a au moins le mérite de la constance. Même s’il investit, parfois, dans des entreprises dites crypto-friendly. A l’occasion, ce week-end, de l’assemblée générale de Berkshire Hathaway, fonds d’investissement modelé et développé sous son impulsion à coups de géniales intuitions, l’homme d’affaires a distribué les bons et les mauvais points.

Dans cette seconde catégorie, figurait, sans surprise et en bonne place, Bitcoin et consorts. Considéré comme l’un des plus farouches contempteurs des crypto-monnaies, Warren Buffett s’est livré à une explication par le menu sur son « scepticisme » – doux euphémisme- à l’égard de ces dernières.

En dépit d’un manifeste changement de perception de la part du grand public, Warren Buffett campe sur ses positions à l’endroit de Bitcoin. Il n’a toujours aucunement l’intention d’en acquérir puisque à ses yeux, ce dernier n’offre aucune perspective. « Est-ce que Bitcoin augmentera ou diminuera l’année prochaine, ou dans cinq ou dix ans, je ne sais pas. Mais la seule chose dont je suis à peu près sûr, c’est qu’il ne produit rien », a martelé le milliardaire, toujours bien placé dans le classement Forbes des plus grandes fortunes du monde.

Le dirigeant de Berkshire Hathaway a ensuite développé plusieurs exemples « par l’absurde » pour montrer l’incohérence et le manque de vision de Bitcoin qui, toujours selon son ressenti, ne pourra jamais détrôner les monnaies fiduciaires.

Les actifs, pour avoir de la valeur, doivent livrer quelque chose à quelqu’un. Et il n’y a qu’une seule devise qui est acceptée. Vous pouvez inventer toutes sortes de choses, nous même avons la possibilité de mettre des tokens Berkshire sur le marché … mais au final, cela reste l’argent, »

Une diatribe effectuée en brandissant un billet de 20 dollars comme pour « matérialiser » ses dires. Et de conclure sa démonstration. « Et il n’y a aucune raison au monde pour que le gouvernement des États-Unis… laisse l’argent de Berkshire remplacer le sien ». Des propos plus pondérés que ceux tenus il y a quelques années, en 2018 plus précisément, où l’homme d’affaires avait qualifié Bitcoin de « mort aux rats ».

Un concert d’amabilités auquel s’est également joint, ce week-end, l’associé de Warren Buffet, Charlie Munger qui manie moins le langage diplomatique que son comparse. « Dans la vie, j’essaie d’éviter les choses stupides et diaboliques et qui me font me sentir mal par rapport à quelqu’un d’autre. Et Bitcoin fait les trois ». Et de poursuivre, en portant aux nues le « modèle » chinois sur cette problématique.

D’abord, c’est stupide parce que Bitcoin risque, à terme, de repartir à zéro. Ensuite, c’est mal parce que cela sape le système de la Réserve fédérale… et troisièmement, cela nous fait paraître idiots par rapport aux dirigeants communistes en Chine qui ont été assez intelligents pour bannir Bitcoin de leur territoire, »

La « magie Bitcoin » a de nouveau opéré puisqu’elle permet même aux chantres du capitalisme de dresser des lauriers à leurs homologues communistes.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.