Forte d’un tour de table de 13 millions de dollars, la start-up singapourienne Web3Auth (ex Torus Labs) espère faciliter la protection et la préservation des données des utilisateurs, au premier rang desquelles les clés privées.
« Les utilisateurs utilisent leurs clés privées pour échanger, détenir des actifs ou simplement interagir sur diverses blockchains. Par conséquent, le contrôle et la sécurité de ces clés sont fondamentales ». Un propos liminaire emprunt de bon sens signé Zhen Yu Young, cofondateur et PDG de Web3Auth, dans les colonnes de TechCrunch. Pour parvenir à accomplir cet ambitieux dessein, la jeune pousse singapourienne fondée en 2018 (sous l’appellation initiale Torus Labs) a levé 13 millions de dollars.
Un nouveau tour de table – après deux tours de financements en 2019- dirigé par Sequoia Capital India qui a réuni pléthore d’acteurs de premier plan de l’écosystème crypto. Citons pêle-mêle Union Square Ventures, Multicoin Capital, FTX, DARMA Capital, Phoenix VC, Decentralab ou encore Bitcoin.com.
Une solide constellation qui devrait permettre à Web3Auth de renforcer ses positions sur le segment de la gestion de clés de chiffrement, véritables sésames pour évoluer et cheminer dans la cryptosphère. D’ailleurs le « rebranding » de l’entreprise ne doit rien au hasard, la solution open source fournie par l’ex-Torus, désormais Web3Auth, permet aux utilisateurs de s’immerger dans le Web3.0 avec une facilité déconcertante. En effet, l’idée étant de permettre aux usagers de s’authentifier avec un simple compte Google, Twitter, Discord ou encore Reddit.
Telle est la feuille de route de Web3Auth : résoudre les problèmes relatifs à la conservation des clés privées en tirant parti des réseaux sociaux que les utilisateurs utilisent au quotidien pour leur permettre de gérer leurs clés de manière intuitive. La jeune pousse veut résolument faciliter l’accès aux wallets car les longues clés alphanumériques ne sont pas évidentes à garder en mémoire. On ne compte plus les récits- parfois très romanesques- évoquant une perte de clés privées donnant accès à des millions voire des milliards de dollars en Bitcoin. Une bagatelle qui tombe dans un sommeil cryogénique en attendant d’être récupérée.
Citons, par exemple, la rocambolesque « affaire » Gérald Cotten, fondateur du principal exchange au Canada et décédé dans des circonstances troubles en 2018. Celui-ci aurait emporté dans la tombe – ou ailleurs -, les clés privées donnant accès à plus de 250 millions de dollars de crypto-actifs appartenant à ses clients.
Sans oublier le fantasque Craig Wright qui a assigné en justice 16 développeurs Bitcoin, Bitcoin SV et Bitcoin Cash après le piratage de son ordinateur personnel. Celui-ci qui prétend être derrière l’avatar de Satoshi Nakamoto, fondateur émérite de Bitcoin, exige que les développeurs susmentionnés l’aident à récupérer ses clés privées et retrouver le contrôle de 3,5 milliards de dollars en Bitcoin (BTC).
En outre, Web3Auth rappelle que la perte des clés privées rend hors d’atteinte 20% de l’ensemble des bitcoin en circulation. Soit l’équivalent du PIB d’un pays comme la Hongrie (155 milliards d’euros). Colossal.