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« Satoshi Island », énième paradis des amateurs de crypto-monnaies ?

Satoshi Island
Crédit : Satoshi Island

Havre de paix niché au cœur du Pacifique Sud au sein de l’archipel du Vanuatu, Satoshi Island se veut la terre d’accueil des amateurs de crypto-actifs. A condition d’y mettre le prix.

 

« L’île de Satoshi deviendra le domicile officiel des professionnels et des passionnés de crypto-monnaie, dans le monde entier ». Le teasing est alléchant et la promesse également. Mais chaque médaille a son revers. Nous y reviendrons. Situé entre l’Australie et les îles Fidji, l’archipel de Vanuatu pourrait prochainement accueillir plusieurs membres de la communauté crypto désireux de faire sécession avec « le monde réel » pour vivre sur un territoire entièrement régenté par les crypto-actifs. C’est en tout cas le souhait de James Law, Denys Troyak, Taras Filatov et Benjamin Nero, les quatre porteurs du projet « Satoshi Island », baptisé ainsi en référence au père fondateur de Bitcoin.

Ce quartet aurait fait l’acquisition de l’une des îles de l’archipel de Vanuatu et a choisi d’en faire « le paradis de la crypto-monnaie ». Un territoire où les amateurs de crypto-monnaies auront toute latitude pour vivre selon les codes en vigueur au sein de l’écosystème. En d’autres termes, y bâtir la « crypto-Nation » par excellence. Dans le détail, cet îlot de 3 000 km2, qui devrait accueillir ses premiers habitants en 2023, fera la part belle aux actifs numériques. Et c’est là où le « paradis » se transforme en club privé puisqu’il faudra, déjà, débourser l’équivalent de 118 000 euros pour obtenir la nationalité vanuataise.

Ensuite, il faudra obtenir le NFT représentant la « nationalité » de Satoshi Island, un passeport en quelque sorte. Toutefois, il ne s’agit de pas de la citoyenneté « réelle » de Vanuatu, dont l’île de Satoshi est sous la juridiction. Un précieux sésame – ou un gadget c’est selon- déjà demandé par 50 000 prétendants. Dont plus de la moitié devra repartir « la queue entre les jambes » puisque le nombre d’habitants de ce « futur paradis » a d’ores et déjà été limité à 21 000, référence aux 21 millions d’unité de bitcoins. Évidemment, tous les paiements de biens et de services de la vie quotidienne seront effectués en crypto-monnaies.

Pour préparer « dans les meilleures conditions » son séjour sur Satoshi Island, de premières maisons seront mises en vente au deuxième trimestre 2022. Premier prix : 60 000 dollars. De quoi (encore) faire grimper l’addition pour avoir le privilège de prendre ses quartiers sur l’île. Mais Satoshi Island, dans sa grande mansuétude, distribuera 5 620 « NFT citoyens » gratuits aux candidats qui ont une adresse de portefeuille Ethereum valide et qui ont acheté, vendu ou créé un NFT sur OpenSea au cours de la dernière année.

En outre, les « influenceurs crypto vérifiés », jouissant d’un contingent de plus de 21 000 followers sur Twitter obtiendront automatiquement le fameux « NFT de citoyenneté » s’ils en font la demande. Hormis cette « concession » Satoshi Island est loin d’être accessible à toutes les bourses. Véritable projet construit et structuré ou miroir aux alouettes ? Il y a deux ans un navire de croisière, également nommé Satoshi, reprenait peu ou prou les mêmes codes– en moins ambitieux- pour accueillir à son bord les férus de crypto. Avant de « couler à pic », sans avoir matérialisé ses ambitions, comme d’autres avant lui. Satoshi Island peut-il échapper à ce destin ? Réponse en 2023, date supposée de l’ouverture des portes du (crypto) paradis.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.