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2021 est une année à part pour Bitcoin, mais aussi pour Bitpanda, comme l’explique à Coins.fr sa directrice France, Giulia Mazzolini. L’exchange recrute rapidement des utilisateurs, se diversifie et s’efforce de nouer des partenariats avec banques et fintechs.
Bitcoin et Ethereum, les deux principaux crypto-actifs, sont des leviers de recrutement efficaces pour les exchanges et les brokers. C’est le cas en Europe pour Bitpanda. L’entreprise est portée en 2021 par la croissance des investissements dans les cryptomonnaies.
La fintech compte désormais 3 millions de clients, contre 1,8 million en février. En France, où Bitpanda est implanté depuis mai 2020, la base clients pèse « un peu moins de 10% » du parc total. Mais le nombre de nouveaux utilisateurs progresse rapidement, indique Giulia Mazzolini, directrice générale de Bitpanda France, à Coins.fr lors d’une interview.
Six fois plus de nouveaux utilisateurs en un an
Sur un an, nous avons accueilli six fois plus de nouveaux utilisateurs sur la plateforme. C’est considérable. Et le chiffre d’affaires devrait être multiplié par sept en Europe. En France, la tendance est comparable, et même supérieure puisque nous n’étions pas présents avant le milieu de l’année dernière », déclare la dirigeante.
Les ambitions sont importantes pour la jeune filiale française, qui ne compte pour le moment que trois salariés, mais dispose d’un agrément AMF en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN). La priorité de Giulia Mazzolini est d’ailleurs de renforcer l’équipe, en particulier dans les domaines du marketing digital et de la communication.
L’effectif devrait donc atteindre 5 personnes d’ici la fin 2021. Du côté des utilisateurs, la fintech vise un doublement de sa base de clients en 2022. « La France est un marché très important. En termes de volume, c’est le principal marché après la région Allemagne, Suisse, Autriche [Ndlr : Bitpanda été fondé en Autriche]. Les Français témoignent d’un intérêt particulier pour l’investissement et les cryptos », souligne la directrice générale.
Bitpanda, s’il a démarré sur la crypto-monnaie, poursuit cependant sa diversification. Sa plateforme permet d’investir dans de multiples tokens, mais aussi dans des indices crypto, des actions, des ETF et les métaux précieux. Les actions numériques ont été lancées début 2021. Elles ne représentent encore qu’une part réduite des investissements, mais le service entend soutenir leur développement et ainsi réduire sa dépendance au marché crypto.
Des portefeuilles numériques qui se diversifient
Bitpanda observe déjà en France une diversification au sein des portefeuilles d’actifs de ses clients. Une tendance qui s’explique notamment par la maturité croissante des investisseurs. Néanmoins, la prédominance du Bitcoin et de l’Ethereum dans les portefeuilles reste très forte, constate Giulia Mazzolini.
« Les tokens de la DeFi ont suscité un vif intérêt. Cela contribue à une plus grande diversification au sein des portefeuilles. Mais souvent, oui, une majorité de l’investissement est consacrée au Bitcoin et Ethereum. Plus anciennes, jugées solides, ces cryptomonnaies sont aussi visées par les institutionnels », poursuit-elle.
Les stratégies de ces grands investisseurs contribuent donc à orienter les investissements des particuliers vers ces principaux actifs numériques. Mais ces utilisateurs retail s’intéressent aussi vivement aux ETF, reconnaît la dirigeante de Bitpanda. Toutefois, la commercialisation de NFT est difficile à intégrer au modèle économique de l’entreprise – qui perçoit une commission sur chaque transaction.
La plateforme ne prévoit donc pas dans l’immédiat de se muer en marketplace de NFT. Bitpanda n’est cependant pas totalement absent de ce secteur. Depuis peu, la fintech propose à ses clients d’acheter le token d’une des références de l’écosystème NFT, à savoir Axie Infinity. La collection de NFT du jeu de type « play-to-earn » occupe la première place du marché en termes de volume de trading (2 milliards de dollars au 3e trimestre).
Bitpanda en marque blanche pour banques et fintechs
Si le marché des NFT n’est pas une perspective directe, Bitpanda peut compter sur d’autres relais de croissance, dont le B2B2C. « L’idée est d’aider des banques en ligne ou des fintechs désireuses d’offrir des services crypto à leur clientèle à le faire en s’appuyant sur Bitpanda. Nous sommes de plus en plus sollicités à ce sujet en raison de notre position sur le marché européen et de notre investissement sur la régulation », explique Giulia Mazzolini.
Aux Etats-Unis, différentes banques s’appuient ainsi sur des acteurs natifs de la crypto pour proposer des services, comme du custody. Grâce à cette offre en marque blanche, Bitpanda limite la concurrence frontale avec les banques et les autres fintechs, tout en percevant de commissions additionnelles au travers d’un modèle de partage de revenus.
Officialisée début 2021, l’offre compte pour le moment un premier partenaire en Italie, Fabrick. En France, Bitpanda annoncera « très bientôt », en novembre, un nouveau partenariat. Banque ou fintech ? L’information reste confidentielle à ce stade. L’entreprise compte sur son agrément AMF pour convaincre d’autres acteurs.
Bitpanda prévoit en effet un renforcement de la régulation et estime que ses efforts sur la conformité « paieront sur le long terme » au plan concurrentiel. « Notre pari est que les régulateurs seront de plus en plus stricts. En ce sens, il est préférable d’entretenir dès à présent de bons rapports avec ces autorités et d’être perçu comme un acteur légitime. »
Cet agrément des régulateurs constitue en outre un atout sur le marché pour séduire les institutionnels et les grandes entreprises alors que ceux-ci s’intéressent de manière croissante aux crypto-actifs. « Nous sommes généralement la plateforme de référence en France. En cela, c’est un avantage d’être régulé en Europe », conclut la dirigeante française.
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