BanqueNewsTokenisation blockchain

Tokenisation d’actifs : Swift en exploration début 2022

Crédit : Shutterstock

Avec plusieurs partenaires, le réseau interbancaire Swift conduira des expérimentations au 1er trimestre 2022 dans le domaine de la tokenisation d’actifs. L’objectif : introduire de l’interopérabilité dans ce nouveau marché.

 

Cette semaine, l’Europe donnait son feu vert à la création d’un régime pilote pour la tokenisation des actifs régulés. Message reçu par le réseau interbancaire Swift. L’entreprise annonce de très prochaines expérimentations dans ce secteur.

En partenariat notamment avec Clearstream, Northern Trust et SETL, Swift pilotera des tests au cours du 1er trimestre de l’année prochaine. La finalité de ces travaux : « étudier comment elle peut soutenir l’interopérabilité dans le développement du marché de la tokenisation d’actifs ».

Tokenisation : un marché à 27.000 milliards de dollars

Impossible pour un acteur comme Swift de ne pas se préparer à cette transformation de fond du marché financier. L’entreprise souligne que celui-ci pourrait représenter des volumes de 27 000 milliards de dollars d’ici 2027.

En comparaison des cryptomonnaies et des stablecoins, la tokenisation d’actifs (régulés) demeure encore une niche. Mais le potentiel est considérable. La tokenisation consiste à digitaliser les securities, actions et obligations, mais aussi les actifs illiquides.

Cela englobe les matières premières, les biens immobiliers et même l’art, rappelle Swift. La tokenisation d’actifs intéresse à ce titre de nombreux acteurs, les banques, mais aussi  les infrastructures de marchés financiers. Et Swift également.

L’entreprise se fixe comme priorité de « permettre et améliorer l’interopérabilité entre les participants et les systèmes pendant le cycle de vie transactionnel des actifs tokenisé ». Pas question pour Swift d’être ubérisé à l’occasion de cette révolution de la finance.

Début 2022, ses expérimentations viseront donc à « tirer parti de son rôle de confiance en tant que plateforme centrale ». Cette position lui permettra « d’explorer les processus d’émission, de livraison contre paiement (DVP) et de rachat ».

Faire coexister actifs traditionnels et crypto-actifs

Pour conduire ces travaux, Swift aura recours à des formes de paiements existantes, mais aussi à des monnaies numériques de banque centrale (CBDC). Et c’est bien cette coexistence entre existant et innovation qui pourrait poser des problèmes, notamment en termes d’interopérabilité.

Au cours de la prochaine décennie, les actifs tokenisés et traditionnels coexisteront probablement, ce qui pose des défis potentiels. Un risque majeur est qu’une variété de technologies, de plateformes et d’environnements réglementaires crée un maquis de connexions pour les acteurs du marché des valeurs mobilières. Cela pourrait entraîner des inefficacités et une fragmentation, ainsi qu’une augmentation des coûts et des risques dans l’ensemble du secteur”, estime Swift.

Comme pour les échanges interbancaires, Swift espère donc tenir un rôle d’intermédiaire dans ce futur marché d’actifs tokenisé. La « coopérative neutre » se concentrera sur les actifs réglementés. Pas question d’opérer du custody crypto ou du règlement direct d’actifs comme une infrastructure de marché.

Nous considérons plutôt que notre rôle consiste à aider à connecter toutes les entités aussi efficacement que possible et à permettre à nos clients de fournir de meilleurs services à leurs utilisateurs finaux”, fait savoir Swift.

Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook et Telegram pour ne rien manquer.

Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr