Une enquête de presse assistée par Chainalysis suggère que l’ex PDG de TenX serait le responsable du vol en 2016 de millions d’ethers sur The DAO. Toby Hoenisch réfute.
2022 sera-t-elle l’année où les énigmes des grands hacks de la (encore) courte histoire de la crypto se résolvent enfin ? Récemment, deux citoyens américains ont été inculpés du blanchiment des bitcoins du piratage de l’exchange Bitfinex.
Le butin représente plusieurs milliards de dollars. En 2016, un autre hack défrayait la chronique, celui de The DAO. L’organisation autonome avait collecté 12,7 millions d’ETH via du crowdfunding afin de financer des projets.
11 milliards de dollars d’ETH pillés et mixés
Ce montant équivaut au cours actuel à 11 milliards de dollars, mais 150 millions seulement à l’époque des faits. En 2016, une grande partie de ces jetons, environ le tiers, a donc été dérobée.
Le coupable n’a jamais été identifié. Du moins jusqu’à aujourd’hui ? Une journaliste de Forbes, Laura Shin, a mené l’enquête en collaboration avec Chainalysis, firme experte de l’analyse blockchain.
Les enquêteurs estiment avoir pu suivre les mouvements des fonds volés. Ils suggèrent ainsi que l’auteur des faits ne serait autre que Toby Hoenisch, alors PDG de TenX. Ce dernier n’est toutefois pas décidé à endosser une telle responsabilité.
Le suspect reproche à la journaliste une conclusion factuellement inexacte. « C’est encore un autre exemple de preuve préservée à jamais sur la blockchain », réagit de son côté Chainalysis.
Les preuves à jamais sur la blockchain
La journaliste, qui sort un livre relatant son enquête, ne s’est toutefois pas appuyée uniquement sur des traces sur la blockchain. Elle cite également des sources. Traces et sources auraient donc permis d’identifier l’auteur, malgré le recours à des mixeurs.
Ces services sont exploités par les criminels afin de brouiller les pistes et déplacer les crypto-actifs. Dans le cas du hack de The DAO, l’ETH volé a été converti en Bitcoin, puis transféré sur un wallet Wasabi.
Chainalysis estime néanmoins être parvenu à « démixer » les transactions afin de tracer des opérations vers 4 différents exchanges. Par la suite, Shin constate que le BTC est une fois encore converti, cette fois dans un privacy coin, le Grin.
Ces jetons poursuivent ensuite leur parcours jusqu’à un nœud Grin non-custodial du nom de grin.toby.ai. C’est à partir de là que la journaliste fait le lien avec Toby Hoenisch, qui a recours à ce pseudo sur les réseaux sociaux et pour une adresse de messagerie.
De plus, l’adresse IP hébergeant le nœud Grin héberge alors un autre nœud. Son nom ? TenX. Le livre de Laura Shin vient de paraître. Et avec une telle information, elle soigne indiscutablement son lancement.
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