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Binance, Coinbase et Gemini favorables à l’exportation de MiCA

Bitcoin europe
Crédit : Shutterstock

Les exchanges crypto approuvent le modèle de régulation porté par l’Europe. L’opportunité aussi pour ces entreprises de critiquer la méthode en vigueur aux États-Unis et de promouvoir l’exportation de MiCA.

 

Les grandes bourses de cryptomonnaies ont des mots durs pour la politique réglementaire de la SEC. Pour rappeler leurs critiques, elles n’hésitent pas à saluer publiquement la méthode adoptée par l’Europe avec MiCA, votée la semaine dernière.

Après le vote, Changpeng Zhao, le CEO de Binance, a fait la promotion de l’approche européenne de la régulation de l’industrie crypto. Pour le dirigeant, MiCA concilie, sur « l’un des plus grands marchés du monde », protection des consommateurs et soutien à l’innovation.

MiCA, une solution pragmatique pour CZ

Les détails auront leur importance, mais dans l’ensemble, nous pensons qu’il s’agit d’une solution pragmatique aux défis auxquels nous sommes collectivement confrontés », ajoutait CZ, soulignant en particulier l’intérêt de disposer de « règles du jeu claires ».

L’absence de clarté, c’est justement ce que reprochent ces mêmes exchanges à la SEC et à ses régulateurs plus globalement. Une semaine plus tôt, le même patron de Binance critiquait la politique qualifiée de répressive des États-Unis.

« L’absence de clarté réglementaire est la pire des choses. Il vaut mieux avoir de mauvaises réglementations restrictives », arguait-il. En la matière, il est en phase avec le CEO de son concurrent Coinbase.

L’adoption de MiCA est un moment charnière pour la régulation des crypto-monnaies. Ce cadre complet donnera aux organisations crypto la confiance nécessaire pour investir et se développer dans la région », considère la bourse.

La clarté plutôt que la répression de la SEC

Même son de cloche du côté de Gemini, qui prévoit de développer un exchange de dérivés hors des US. Pour son co-CEO, Tyler Winklevoss, l’Europe affirme clairement et positivement sa différence à l’égard du secteur.

Selon lui, les « régulateurs américains sont occupés à se disputer et à refuser d’apporter la plus grande clarté à l’industrie crypto », au contraire donc de l’Europe.

Il est triste de voir que les États-Unis sont à la traîne face à une technologie aussi importante et à ses promesses », regrette encore le dirigeant de Gemini sur Twitter.

MiCA est une avancée, mais reste insuffisante

Parmi les députés, MiCA ne fait en revanche pas totalement l’unanimité. C’est le cas par exemple d’Aurore Lalucq, souvent perçue comme une opposante par l’industrie crypto européenne et française.

« Je suis particulièrement fière du travail réalisé sur le texte TFR. En revanche si Mica constitue une avancée réelle, ce texte n’est pas suffisant pour réglementer correctement les cryptos », écrit-elle, dénonçant par ailleurs « plus d’un an de cyberharcèlement, d’insultes et autres joyeusetés ».

Le rapporteur Stefan Berger joue comme les industriels la carte de l’Europe face aux US.

Le secteur européen des crypto-actifs bénéficie d’une clarté réglementaire qui n’existe pas dans des pays comme les États-Unis », revendique-t-il.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr