Cible d’une action de la justice américaine en 2020 pour infraction à sa législation, BitMEX s’efforce depuis de régler son ardoise. Après une amende, deux de ses fondateurs plaident coupables.
Le respect des protocoles anti-blanchiment n’est pas une option pour les autorités américaines. La plateforme de trading crypto BitMEX en avait fait l’amère expérience en 2020.
L’action du Département américain de la justice avait d’ailleurs encouragé d’autres acteurs du marché à accélérer leur conformité AML. Pour BitMEX, il était en revanche déjà trop tard. Ses fondateurs risquent une peine de prison.
100 millions de dollars et la prison
Cette semaine, Arthur Hayes et Ben Delo, les fondateurs de BitMEX, plaidaient coupables devant un tribunal fédéral de violation du Bank Secrecy Act (BSA). Le DoJ et la CFTC (Commodity Futures Trading Commission) sont du côté de l’accusation.
Les griefs retenus contre l’entreprise : avoir tenté de s’affranchir de la législation américaine sur le blanchiment d’argent au travers d’une implantation offshore. Toutefois, BitMEX ouvrait dans le même temps sa plateforme aux investisseurs américains.
Pour ces écarts, la plateforme a déjà écopé d’une sanction de 100 millions de dollars de la part de la CFTC et du Financial Crimes Enforcement Network. Mais cette condamnation ne soldait pas les comptes de BitMEX avec la justice américaine.
Hayes et Delo doivent à présent rendre des comptes au Département de la Justice pour des pratiques visant délibérément à « échapper » à la régulation antiblanchiment. Pour ce motif, ils risquent jusqu’à 5 ans de prison.
Fuite de Bitcoin en 2020
En raison de son échec délibéré à mettre en œuvre des programmes AML et KYC, BitMEX était en fait une plateforme de blanchiment d’argent. Par exemple, en mai 2018, Hayes a été informé d’allégations selon lesquelles BitMEX était utilisé pour blanchir le produit d’un piratage de crypto-monnaies », souligne le DoJ.
Fait aggravant du point de vue des autorités américaines, BitMEX a également permis à des investisseurs iraniens d’accéder à ses services financiers. Or, le pays fait l’objet de sanctions des Etats-Unis.
Après le raid des autorités en 2020, BitMEX avait vu une grande partie du Bitcoin détenu sur ses comptes migrer vers des exchanges. En 48h, 45.000 BTC étaient transférés par les clients.
Pour éviter la fuite des liquidités et la faillite de la plateforme, tous les collaborateurs visés par un mandat des États-Unis démissionnaient. La holding de BitMEX, 100x Group, reprenait les rênes et installait une nouvelle équipe dirigeante.
Suivez Coins.fr sur Twitter, Linkedin, Google, Facebook ou Telegram pour ne rien manquer.