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La CBDC, c’est du sérieux pour 80% des banques centrales, dont la BCE

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PwC estime que 80% des banques centrales disposent d’une monnaie numérique de type CBDC, ou y réfléchissent. En Europe, les ministres des Finances assurent que l’euro numérique tiendra compte de la privacy.

 

Plusieurs banques centrales ont communiqué sur leurs projets de monnaies numériques, qu’il s’agisse de CBDC (ou MNBC en français) de gros ou retail. La Suisse a par exemple établi la faisabilité d’une CBDC interbancaire.

L’Europe et les États-Unis remettent de nouveau le chantier de l’euro et du dollar digital sur le devant de la scène. Et les deux grandes puissances économiques ne sont pas les seules à développer leurs ambitions dans ce secteur.

La maturité progresse sur les CBDC retail

C’est ce que souligne un rapport de PwC consacré aux monnaies numériques de banque centrale. Selon le cabinet, plus de 80% d’entre elles se déclarent intéressées par le lancement d’une CBDC ou disposent déjà d’un tel instrument.

Et si les travaux sur les MNBC de gros ou wholesale semblaient les plus avancés, PwC observe une supériorité en termes de maturité de leurs pendants retail. Les monnaies numériques destinées au public « ont atteint des niveaux de maturité plus élevés », signale l’étude.

Néanmoins, 2021 se caractérise aussi par des progrès plus que notables sur le front des CBDC de gros avec « un certain nombre de pilotes réussis ». Le projet le plus avancé dans ce domaine est celui porté par la Hong Kong Monetary Authority (HKMA) et la Banque de Thaïlande.

L’Autorité monétaire de Singapour se démarque également. Cette dernière mène désormais « deux nouveaux projets de CBDC, tout en poursuivant le développement d’une CBDC de gros pour les paiements interdevises ».

L’eNaira motive les CBDC axées inclusion financière

Pour PwC, les travaux des États (recherche, tests et mise en œuvre) sur les monnaies numériques devraient s’intensifier en 2022. Les moteurs de ces développements diffèrent d’un pays à l’autre.

Le succès de l’eNaira du Nigeria est susceptible de stimuler le développement de la CBDC dans les pays où l’inclusion financière est l’un des principaux résultats souhaités », analyse Haydn Jones, spécialiste Blockchain & Crypto pour PwC UK.

Les institutions monétaires ne partagent pas toutes la même motivation en ce qui concerne l’émission d’une CBDC. « Une consultation minutieuse avec les banques centrales est essentielle pour clarifier le cas d’usage des CBDC », prévient l’étude.

Euro numérique : de la vie privée sous conditions

En Europe, cette consultation se poursuit d’ailleurs. Les ministres européens des Finances réfléchissent actuellement aux caractéristiques d’un futur euro numérique. Et parmi celles-ci : la confidentialité.

La Cnil considère la vie privée comme un enjeu principal de la MNBC européenne. Les ministres des finances s’accordent sur le fait que l’e-euro devra « tenir compte des préoccupations en matière de protection de la vie privée ».

Le ministre irlandais des finances, Paschal Donohoe, ajoute toutefois que l’anonymat sur les paiements ne sera pas total. En effet, de nouvelles règles devront permettre de « contrer l’utilisation des euros numériques à des fins indues ».

Une approche basée sur le risque pourrait être suivie, permettant une plus grande confidentialité pour les transactions moins risquées et plus petites et vice versa », suggère le ministre irlandais à l’issue d’une réunion de l’Eurogroupe.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr