L’Assemblée de l’Etat de New York a voté un moratoire de 2 ans sur le minage de cryptomonnaies n’exploitant pas d’énergies renouvelables. Les opposants dénoncent une loi « anti-tech ».
Le législateur européen n’est pas le seul à s’interroger sur l’industrie du minage de cryptomonnaies et sur sa consommation d’énergie. Dans le cadre de l’examen du règlement MiCA, des députés proposaient d’interdire l’usage des blockchains Proof of Work.
Les élus de l’Assemblée de New York ne vont pas aussi loin. Ils ont adopté à la majorité (95 voix pour et 52 contre) un moratoire sur l’extraction de pièces numériques. Ce vote ne remet pas en cause cependant les activités de minage déjà implantées dans l’État.
Gel des permis pour deux ans
La loi est très ciblée. Elle concerne en effet les nouveaux permis. Pendant la période du moratoire, le mining basé sur un algorithme de Proof of Work (Bitcoin par exemple) sera strictement encadré.
Ainsi, aucune nouvelle autorisation ne sera délivrée à une entreprise dès lors que les activités de minage exploitent des énergies fossiles. Cela concerne l’implantation de nouveaux sites comme l’expansion de consommation d’usines existantes.
Les industriels du minage recourant en revanche à des énergies renouvelables ne sont pas impactés. Et c’est ce que s’efforcent de rappeler les partisans de la loi, vivement critiquée par l’industrie crypto et l’opposition républicaine.
Le secteur dénonce un risque de délocalisation du minage et pour l’emploi. L’opposition politique estime quant à elle que la loi démocrate est « anti-tech » et menace le développement économique de la crypto.
Faux, rétorque Anna Kelles, la principale sponsor du projet de loi. Elle signale que le marché de la cryptomonnaie ne se résume pas au minage. Ainsi, l’Etat ne dégraderait pas sa compétitivité en ce qui concerne les activités de trading.
Polémique autour d’une usine de minage
Un site de minage alimente les oppositions sur la question environnementale. Greenidge Generation, basé dans la région des Finger Lakes, demande un renouvellement de permis. Ce dossier suscite une vive opposition.
Pour le député républicain Philip Palmesano, cette usine de minage est créatrice de richesses en termes d’emplois et d’impôts. Son adversaire Anna Kelles se fait la porte-parole de l’agro-tourisme dans la région. Le secteur dénonce les impacts négatifs du site de Greenidge.
Le débat n’est pas tranché. Plusieurs étapes législatives sont encore nécessaires avant une adoption définitive du projet de loi et son entrée en vigueur. Celle-ci prévoit en outre un moratoire de deux ans.
Durant cette période, le Département de Conservation de l’Environnement procédera à une étude d’impact sur le minage dans l’Etat. Une proposition de loi similaire est par ailleurs en cours d’examen au Sénat de New York.
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