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Pour Fabio Panetta de la BCE, il est probable que l’émission d’une monnaie digitale de banque centrale devienne indispensable dans une économie toujours plus numérique. Mais reste à en maîtriser les enjeux en termes de stabilité.
Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, prenait la parole le 8 avril à l’occasion de la conférence de l’initiative bancaire de l’IESE Business School sur la technologie et la finance. L’opportunité pour lui d’aborder de nouveau le thème de la monnaie numérique de banque centrale.
Le cadre de la banque centrale européenne rappelle que 87 pays, représentant plus de 90% du PIB mondial, mènent actuellement des recherches sur ce sujet de la CBDC (ou MNBC en français). Et la principale raison de cet intérêt : c’est la numérisation croissante de l’économie mondiale.
La CBDC : une nécessité à l’avenir
L’Europe, comme les autres, doit préparer cette future économie numérique. Et selon Panetta, cela nécessite en particulier de comprendre « les implications des CBDC pour la stabilité financière et la politique monétaire ».
« Les CBDC ne doivent pas faire de mal », insiste le représentant de la BCE. C’est pour prévenir des effets de bords que l’Europe mène donc des recherches.
La recherche peut nous permettre de nous appuyer sur une analyse solide, éclairant les arbitrages politiques et les choix de conception”, précise Panetta.
Au cœur du débat et des réflexions en termes de design : la question de l’intermédiation financière. « Une opinion largement répandue est que les CBDC pourraient évincer les dépôts bancaires et les activités de paiement », souligne le membre du directoire.
En outre, les MNBC pourraient interférer « avec la manière dont les lignes de crédit et les dépôts se complètent dans les systèmes de paiement modernes ». Il en résulterait des financements plus instables et coûteux, une baisse de rentabilité des banques et une réduction des prêts à l’économie.
La recherche cruciale pour dessiner l’Euro numérique
Cependant, il est possible de prévenir ces risques, notamment en confiant à des intermédiaires financiers la distribution des CBDC. Mais par ailleurs, « l’émission de CBDC peut également avoir des répercussions positives sur le système financier ».
Parmi ces bénéfices, Panetta met en avant la capacité à préserver le « rôle de soutien de la confiance dans la monnaie et les paiements ». Il souligne aussi sa contribution à l’amélioration de l’allocation des capitaux. A condition toutefois de définir pour la CBDC les bonnes caractéristiques de conception.
Une conception soignée sera cruciale pour nous permettre de maximiser les avantages des CBDC et de gérer toute conséquence involontaire”, prévient le représentant de la BCE. « La recherche fournit déjà des indications précieuses pour la phase d’investigation en cours de notre projet Digital Euro, où nous examinons les questions clés concernant la conception et la distribution », explique-t-il.
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