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Euroclear enclenche sa stratégie DLT et tokenisation d’actifs

Crédit : Shutterstock

Nouveau succès pour la tokenisation de la finance avec le ralliement d’Euroclear, géant aux 37 trillions d’euros d’actifs en custody. Le fournisseur de services d’infrastructure de marchés lance son produit Digital Securities Issuance pour l’émission de securities au format numérique et s’approprie ainsi la technologie DLT.

 

Fournisseur de services post-marché pour les actifs régulés (produits dérivés, actions, obligations…), Euroclear a pour rôle de faciliter le paiement ou la livraison des transactions de ses clients sur titres. Or, ces actifs sont de plus en plus amenés à se digitaliser grâce à la blockchain et à la tokenisation.

A l’image d’autres acteurs de la finance de marché, Euroclear se prépare donc à la transformation de l’industrie. Sa stratégie est d’ores et déjà arrêtée en matière d’infrastructure numérique des marchés financiers (D-FMI).

Une brique émission pour sa plateforme DLT D-FMI

Dans le cadre de sa feuille de route, Euroclear pose une première pierre sous la forme du lancement d’un service d’émission de titres numériques ou digital securities.

Grâce à ce composant, l’entreprise permet l’émission, la distribution et le règlement sur DLT de titres internationaux, des Digitally Native Notes (DNN).

Euroclear peut l’illustrer au travers d’une première transaction inaugurale via l’émission de DNN par la Banque Mondiale pour un montant de 100 millions d’euros. L’émission avait pour objectif de financer les activités de développement durable de l’institution bancaire.

Le titre tokenisé est coté à la Bourse du Luxembourg. Cette transaction fait intervenir de multiples parties. Les services d’émission de Citi ont agi en tant qu’agent d’émission et de paiement; TD Securities en tant que courtier et Euroclear Bank en tant que dépositaire central des titres de l’émetteur.

Interconnexion entre DLT et infrastructure traditionnelle

L’opération a donc été permise par le service D-SI (Digital Securities Issuance) d’Euroclear, qui constitue une brique de sa plateforme DLT D-FMI (Digital Financial Market Infrastructure). La blockchain ne se substitue pas totalement à l’infrastructure existante.

Comme le soulignent les experts du secteur financier et de sa transformation, DLT et legacy sont amenés à cohabiter. Ainsi, la D-FMI est connectée à la plateforme de règlement traditionnelle d’Euroclear pour les opérations du marché secondaire sur le DNN.

Cette connectivité ne répond pas qu’à des impératifs technologiques. Elle permet surtout aux investisseurs d’avoir un accès complet aux places de négociation et aux dispositifs de gestion de la liquidité.

Euroclear, géant aux 37 trillions € en custody

L’un des principaux avantages de ce service est la conformité totale à la directive sur la responsabilité sociale des entreprises (CSDR) », ajoute Euroclear.

Compte tenu de son envergure et de son rôle, l’adoption de la DLT par l’entreprise devrait contribuer à la tokenisation de l’industrie sur le volet du post-trade et plus largement sur les marchés de capitaux. Euroclear affiche 37 trillions d’euros d’actifs en custody et réalise 297 millions de transactions par an.

L’intégration de la DLT dans l’émission d’actifs est une étape cruciale dans l’évolution des capacités numériques de notre écosystème, et répond à notre objectif de devenir une infrastructure de marché entièrement numérique et basée sur les données », commente Lieve Mostrey, la CEO d’Euroclear.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr