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Face à l’effondrement de l’UST, le régulateur britannique appelle à la prudence

Royaume-uni
Crédit : Shutterstock

La chute très médiatisée du stablecoin UST a enjoint les autorités britanniques à faire montre de davantage de prudence, quelques semaines après avoir dépeint le Royaume-Uni comme la future « plaque tournante » de la crypto.

 

Un discours offensif, résolument volontariste qui laisse finalement place à une certaine forme de prudence. De là à dire que les autorités britanniques freinent des quatre fers, pour ne pas dire reculent, il n’y a qu’un pas… Se voulant, il y a quelques semaines, le tenant d’une réglementation favorable aux crypto-actifs afin de créer les conditions de la confiance et devenir, à terme, un « hub » mondial en la matière, le Royaume-Uni a, visiblement, mis de l’eau dans son vin. La faute au spectaculaire effondrement du stablecoin UST et de son écosystème Terra qui, après avoir perdu son arrimage au dollar, s’est inexorablement enfoncé dans les abysses.

Face à cette déferlante qui a surpris jusqu’aux observateurs les plus avisés, Charles Randell, président de la Financial Conduct Authority (FCA) – l’autorité de régulation britannique- a appelé à la prudence, (et au réalisme), concernant le temps nécessaire dont devront bénéficier les services du Royaume-Uni pour se mettre en ordre de marche et disposer d’une réglementation solide sur le front des crypto-actifs. Y compris concernant le segment spécifique des stablecoins.

La récente instabilité du marché des stablecoins devra absolument être prise en compte lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de nouvelles règles pour les crypto-actifs, au plus tard cette année », a appuyé, Sarah Pritchard, directrice exécutive des marchés de la FCA dans les colonnes de Bloomberg.

L’autorité de régulation, dans ce contexte, se retrouve en première ligne et devra faire montre de sang-froid et de pragmatisme, à l’heure où certains acteurs de l’écosystème crypto auraient exhorté le gouvernement à faire pression sur le régulateur pour qu’il soit plus accommodant envers les actifs numériques, comme le relate le Financial Times. Mais Charles Randell – qui devrait quitter son poste avant le début de l’été- a tenu à marteler l’indépendance « forte » du régulateur, imperméable à toutes pressions, d’où qu’elles viennent.

Les rêves de leadership du Royaume-Uni, sur le front de la crypto, en Europe et au-delà vont devoir être remisés le temps de poser les jalons d’une réglementation solide sur la question et qui, comme susmentionné, prendra en considération les atermoiements rencontrés par les stablecoins, dont les autorités avaient particulièrement vanté la stabilité, il y a quelques semaines, lors de leurs grandes déclarations d’intentions.

En effet, l’une des premières étapes du gouvernement britannique dans l’élaboration de sa réglemention avait vocation à intégrer les stablecoins au sein de son système de paiement. « Cela permettra aux consommateurs d’utiliser les services de paiement stablecoins en toute confiance. Le gouvernement présentera cette législation dans le cadre de l’ambition de mettre en place un régime réglementaire de premier plan pour les stablecoins », avait souligné John Glen, secrétaire au Trésor britannique lors du sommet mondial de la finance, en avril dernier. Une confiance, envers les stablecoins, qui va devoir retrouver un second souffle.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.