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Faillite de FTX : un cas d’école comparable à Enron

Crédit : Shutterstock

Pour le nouveau CEO et liquidateur de l’exchange FTX, ce dossier est le pire cas auquel il a été confronté en plus de 40 ans de carrière. Et John Ray dresse même un parallèle avec le scandale Enron.

 

La faillite d’Enron demeure un des plus importants scandales financiers des années 2000. Et c’est déjà John Ray qui avait supervisé cette affaire en tant que liquidateur. Fort de plus de 40 ans d’expérience, ce professionnel aguerri a mené à terme de nombreux dossiers.

Le désormais PDG de FTX, responsable de la gestion de la procédure de banqueroute, peut néanmoins, malgré ses années d’expérience, encore être surpris. Et c’est ce qu’il exprime à mesure qu’il plonge dans les processus et la comptabilité de la firme crypto.

Les contrôles internes ? Un échec complet

John Ray ne fait pas mystère de ses découvertes dans un document transmis à la justice américaine auprès de laquelle la faillite est administrée – dans le cadre du Chapitre 11.

Le dirigeant évoque ainsi un « échec complet des contrôles d’entreprise » et une « absence totale d’informations financières fiables ». Pour Ray, cela représente même une « première » dans toute sa carrière.

Dans une déclaration sous serment, le directeur de la restructuration de FTX précise, par exemple, être confronté à des difficultés pour localiser les ressources financières de l’entreprise.

L’intégrité des systèmes de FTX est compromise

Il fournit d’autres illustrations des pratiques bien peu orthodoxes appliquées sous la direction de SBF. Ainsi, les fonds de FTX ont contribué notamment à des achats personnels, dont des logements pour des collaborateurs.

D’autres dépenses ont été prises en charge par la société en raison de la quasi absence de procédure de contrôle. Les salariés soumettaient leurs demandes de paiements par le biais d’une simple interface de chat. Des « émojis personnalisés » faisaient office d’approbation.

Les dérives au sein de FTX sont cependant d’une autre ampleur. Le CEO déclare avoir découvert que l’intégrité des systèmes de FTX international, FTX US et Alameda Research était « compromise ».

Les pouvoirs concentrés entre quelques individus sans expérience

En outre, comme le détaille le Financial Time, le liquidateur fait état d’une « surveillance réglementaire défectueuse à l’étranger ». Pire, il constate « une concentration du contrôle entre les mains d’un très petit groupe d’individus inexpérimentés, peu avertis et potentiellement compromis ».

Tout aussi préoccupant pour les clients de l’ancien exchange, John Ray note que l’entreprise n’appliquait pas de contrôles de sécurité appropriés de leurs actifs numériques. Elle recourait même à un logiciel pour « dissimuler l’utilisation abusive des fonds des clients ».

Par cette dissimulation, FTX était notamment en mesure d’accorder un traitement spécial à Alameda, devenu un des principaux market makers des marchés crypto. Depuis sa chute, c’est toute la liquidité des tokens qui en pâtit.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr