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Le fondateur de Bitconnect accusé d’avoir « orchestré » une pyramide de Ponzi

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Crédit : Shutterstock

Le fondateur de la plateforme Bitconnect est accusé d’avoir trompé ses clients via un stratagème de Ponzi. Satish Kumbhani est accusé d’avoir détourné 2,4 milliards de dollars.

 

2,4 milliards de dollars. Une bagatelle qui correspond, aux yeux du département de la Justice américaine, au montant détourné par Satish Kumbhani, ancien maître d’œuvre de l’exchange Bitconnect qui avait spectaculairement fermé boutique en 2018. Celui-ci, via un programme de prêts autour du token BCC, émanation, comme son nom l’indique, de sa plateforme utilisait ainsi les fonds des premiers utilisateurs souscripteurs pour rembourser les suivants et ainsi de suite.

Un stratagème baptisé « pyramide de Ponzi » qui nécessite néanmoins l’apport « en flux tendu et constant » de souscripteurs pour rester viable. Dans le cas contraire, toute l’opération s’effondre comme un château de cartes. Une escroquerie bien rodée qui, en dépit de sa relative simplicité, continue malheureusement de faire de nombreuses victimes à travers le monde. Dans le détail, Satish Kumbhani se voit, par voie de conséquence, également accusé de détournements de fonds et de blanchiment. Autre chef d’accusation : l’exploitation d’une plateforme d’échanges de crypto-monnaies sans licence préalable.

Une « mauvaise publicité » supplémentaire pour les crypto-monnaies qui peinent à se départir de l’image selon laquelle elles feraient office d’actifs privilégiés pour mener à bien des opérations illégales. Et du pain béni pour les contempteurs de l’écosystème. Mais la justice américaine s’est évertuée à ne faire aucun amalgame.

Le département d’État s’est engagé à protéger les victimes, à préserver l’intégrité du marché et à renforcer ses partenariats mondiaux pour tenir responsables les criminels qui se livrent à la fraude par crypto-monnaie. Nous remercions nos partenaires du monde entier pour leurs efforts continus », a déclaré, dans un communiqué, le procureur général adjoint en charge du dossier, Kenneth Polite Jr.

Une position également défendue par Ryan Korner, agent spécial responsable des enquêtes criminelles de l’IRS qui estime que ce type de fraudes n’est pas l’apanage des crypto-monnaies et assimilés. « Alors que la crypto-monnaie gagne en popularité et attire des investisseurs du monde entier, des fraudeurs présumés comme Kumbhani utilisent des stratagèmes de plus en plus complexes pour escroquer les investisseurs, volant souvent des millions de dollars ».

Si le terme « complexe » peut s’avérer discutable au regard de la « simplicité » du modus operandi d’une pyramide de Ponzi, le reste du propos de Ryan Korner ne souffre d’aucune contestation sur le fait que les crypto-monnaies sont soumis au même traitement que les actifs dits « physiques ». « Cependant, ne vous y trompez pas, notre agence poursuivra sa longue tradition de suivi de l’argent, qu’il soit physique ou numérique, pour exposer au grand jour les stratagèmes criminels et tenir les fraudeurs responsables de leurs actes illégaux de tromperie et de duperie ».

Pour ces différents chefs d’accusation, Satish Kulbhani, citoyen indien, risque jusqu’à 70 années d’emprisonnement mais reste en liberté jusqu’à la tenue de son procès. Le département de la justice américaine exhorte les potentielles victimes à prendre attache avec ses services. L’addition pourrait s’avérer être encore plus salée pour l’ancienne figure de proue de Bitconnect.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.