Par crainte de voir leurs clients adopter d’autres services financiers, les principales banques américaines s’efforcent d’attirer dans leurs rangs des experts des crypto-actifs.
L’univers des cryptomonnaies s’est créé initialement sur le rejet du système financier traditionnel. Ce dernier peut-il parvenir à renverser la tendance en adoptant à son tour les actifs numériques ?
C’est la trajectoire que semblent prendre les principaux établissements bancaires américains. Et ceux-ci sont disposés à payer le prix fort pour attirer les bonnes compétences.
Des salaires supérieurs de 20 à 30% pour attirer les talents
D’après un rapport Linkedin cité par Bloomberg, les institutions financières ont ouvert de nombreux postes pour des spécialistes de la crypto. Les offres d’emploi en lien avec ce secteur progressent de plus de 600% depuis août.
Mais la concurrence est rude pour attirer ces compétences. Et les banques traditionnelles souffrent probablement aussi d’une image dégradée du fait de leur réticence à adopter les actifs numériques.
Elles doivent donc consentir des efforts financiers pour soigner leur attractivité. Le cabinet de ressources humaines Johnson Associates constate que les propositions salariales sont de 20 à 30% supérieures à la moyenne.
Pour des profils seniors, la prime à l’embauche pour un poste équivalent hors de la crypto peut même atteindre jusqu’à 50%. Pour le directeur du cabinet, Alan Johnson, cette « générosité » est impérative.
Les banques ne peuvent pas courir le risque que leurs clients s’adressent à une autre banque pour ces services”, crypto, justifie-t-il.
La réaction s’organise donc au sein de géants de la finance comme Goldman Sachs, Wells Fargo, JPMorgan Chase et Fidelity.
Pénurie de compétences à venir en France ?
sur Linkedin, ces quatre géants se montrent les plus actifs à l’embauche de compétences en gestion des actifs numériques. L’analyse réalisée par Revelio Labs sur 287 offres d’emploi de ce quatuor révèle que les salaires sont supérieurs de 9% en moyenne aux rémunérations dans la banque.
Ces acteurs ont longtemps tardé, notamment pour des questions réglementaires, à s’emparer du potentiel de la blockchain et des crypto-actifs. Ce retard les contraint à présent à accentuer leurs dépenses.
En France, où la fourniture de services crypto par les banques ne paraît toujours pas être d’actualité, ces hésitations pourraient également déboucher sur des difficultés de recrutement.
D’autant qu’avec l’arrivée de Binance en France, la concurrence pour les talents de la crypto risque encore de s’accentuer. Les établissements bancaires disposent cependant de moyens financiers conséquents. Les principales victimes d’une pénurie de compétences pourraient donc être avant tout les startups de l’écosystème crypto français.
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