De nombreux employés voire des cadres-dirigeants de fintechs européennes de premier plan semblent de plus en plus attirés vers l’écosystème crypto, « pionnier et passionnant ».
S’il est vraisemblablement prématuré de parler d’exode, force est de constater que cela en prend allègrement le chemin. Ainsi, de nombreuses « forces vives » issues du contingent de la finance traditionnelle et des fintechs du Vieux continent ont de plus en plus les yeux de Chimène pour les start-ups estampillées crypto.
C’est une chance de travailler sur un front financier nouveau et passionnant. De véritablement faire office de pionnier », s’enthousiasme, dans les colonnes de Sifted, Alwyn Jones, un ancien cadre de Barclays, désormais directeur financier de l’exchange Luno.
Autre « départ symbolique » illustrant à merveille ce jeu de « vases communicants » entre fintechs et cryptosphère, celui de Chad West, ex-directeur de la communication et marketing chez Revolut, qui vient de poser ses valises au sein de la start-up crypto Argent (un wallet Ethereum) pour occuper des fonctions analogues. « Décision super difficile à prendre, mais il est temps pour moi de relever de nouveaux défis et un retour aux sources au sein de l’écosystème start-up », déclarait le responsable, au moment de quitter Revolut, en mars 2021.
Ce dernier estime même que beaucoup de ses « anciens collègues » suivront sa voie au cours des six prochains mois, arguant que la fintech, stricto sensu, est considérée comme un « espace saturé » et que l’avenir, de fait, est ailleurs. « Les néobanques n’ont pas changé la banque, elles l’ont améliorée », analyse-t-il. Et d’ajouter. « Mais le Web3 semble être une opportunité de faire quelque chose de vraiment innovant ». Et cette « soif de changement » transparaît de plus en plus au sein des employés issus de la finance traditionnelle et désireux de se frotter à de nouveaux défis.
Preuve en est, l’exchange Luno, mentionné en préambule, a vu ses effectifs augmenter de 89% sur la seule année 2021 et peut se targuer de « débauchages » de premier ordre à l’instar de Simon Ince, qui officiait chez Sky Betting avant de se voir confier la vice-présidence de l’ingénierie chez Luno. Comme relaté par la DRH de la plateforme, Kelly Jackson, la grande majorité des 700 employés de la crypto-bourse sont issus des rangs de la finance traditionnelle, convaincus par les nouveaux défis à relever et cette fameuse « soif de changement ».
Et cette dernière assume cette concurrence « saine » avec la finance traditionnelle et les fintechs, estimant néanmoins que l’écosystème crypto a de sérieux arguments à faire valoir, notamment en termes de « valeurs ». « Je suis convaincu que nous sommes capables d’attirer des gens qui veulent travailler dans une entreprise davantage centrée sur l’humain : le milieu de la finance ‘canal historique’ a tendance à être un peu froid et impersonnel ».
La directrice des ressources humaines nourrit par ailleurs de (très) grandes ambitions pour Luno. « Nous pensons sincèrement qu’avoir Luno sur votre CV dans cinq ans sera la même chose que d’avoir Google, Amazon ou Meta maintenant ». Une analyse un brin présomptueuse mais qui atteste néanmoins de l’appétence nouvelle des collaborateurs pour l’écosystème crypto. Et inversement, les chasseurs de tête ferraillant au quotidien en quête de la perle rare. « La seule chose plus rare qu’un bon ingénieur est un bon ingénieur Web3 », martèlent les recruteurs. A méditer.
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