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Mailchimp : les pros de la crypto persona non grata

Mailchimp
Crédit : Shutterstock

La plateforme d’emailing Mailchimp fait du tri parmi ses utilisateurs en ciblant des comptes liés à la blockchain et aux cryptomonnaies. La suite de son piratage et d’attaques de phishing ?

 

Professionnels et entreprises du secteur de la crypto se plaignent régulièrement des politiques de fermeture ou d’interdiction de comptes appliquées par les banques.

Ils ont désormais aussi maille à partir avec les plateformes d’emailing, parmi lesquelles Mailchimp, l’une des plus utilisées au monde. Plusieurs acteurs du marché, dont Messari et Decrypt, ont ainsi vu leurs comptes fermés sans préavis.

Des fermetures de comptes sans préavis ni explication

« Merci d’avoir retiré de votre plateforme certaines des marques les plus réputées de la crypto au cours des dernières 48 heures », s’emporte le fondateur de Messari, Ryan Selkis.

Le directeur marketing de la firme dénonce par ailleurs une interdiction sans sommation dont les conséquences ne sont nullement indolores. En effet, cette décision se traduit par la perte de l’accès aux listes des abonnés, hébergées sur Mailchimp.

Ces entreprises ne sont cependant pas les premières touchées. Des témoignages sur Twitter font ainsi état de nombreuses suspensions de comptes au cours des deux dernières semaines.

D’après une source interrogée par Coins.fr, la pratique était en réalité déjà en vigueur depuis au moins juillet. Cette dernière, un expert de la blockchain, était dès cette période dans l’incapacité d’utiliser les services de Mailchimp.

Crypto et blockchain sous contrôle dans l’emailing

Mais la plateforme n’est pas la seule à se montrer particulièrement sévère à l’égard des acteurs des solutions blockchain et crypto. Autre service de référence, Sendinblue, applique des restrictions dans le cadre de sa politique anti-spam.

D’après des recherches de nos confrères Decrypt, eux aussi persona non grata, Mailchimp avait eu recours à des bannissements dès 2018. La plateforme précisait que son service ne permettait pas la production, la vente, l’échange, le stockage ou la commercialisation de crypto-monnaies.

Néanmoins, les contenus crypto figuraient parmi les catégories tolérées, sous conditions. Sendinblue applique des règles équivalentes. La startup française du Next40 classe ces thématiques parmi celles nécessitant de contacter son service client.

Mailchimp piraté et Intuit visé par une plainte

En revanche, sont explicitement interdits les contenus faisant référence à des Initial Coin Offering (ICO) – au même titre que tous ceux en rapport avec le Forex ou le recouvrement de dettes, par exemple.

Ces filtres décidés par les plateformes d’emailing visent avant tout à prévenir l’usage de leurs services par des utilisateurs malveillants, pour du spam ou du phishing par exemple. Ces pratiques valent d’ailleurs depuis avril à Intuit, propriétaire de Mailchimp, une plainte en action collective.

Plus tôt dans le mois, le service d’email avait été victime d’une intrusion informatique. Les attaquants avaient accédé aux données d’utilisateurs, dont l’éditeur du wallet crypto Trezor. Ils avaient ainsi pu piéger des abonnés via des courriels de phishing.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr