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Le métaverse freiné dans son irrésistible ascension ?

Crédit : iStock

Alors que rien ne semblait entraver la marche triomphante du métaverse, il semblerait que les réseaux cellulaires et domestiques actuels ne soient pas en capacité de suivre le mouvement.

 

Porté aux nues et considérée- à l’instar des NFT– comme la révélation technologique de l’année 2021, le métaverse, qui a poursuivi sur sa lancée en ce premier trimestre 2022, semble en passe de connaître son premier coup d’arrêt. Ou du moins son premier ralentissement notable à en croire Meta, anciennement Facebook renommé ainsi à dessein. En effet, le groupe de Mark Zuckerberg estime qu’il sera impossible de bâtir « le métaverse ultime » tant qu’aucune amélioration drastique, selon la terminologie consacrée, ne sera pas apportée aux réseaux de télécommunications actuellement en place.

« Si vous regardez vraiment le rythme de l’innovation dans le monde des télécommunications, par rapport à d’autres marchés, il est plus complexe d’aller plus vite dans ce segment », a déclaré Dan Rabinovitsj, vice-président de Meta, à CNBC lors de l’événement World Mobile Congress, soulignant, avec un certain sens de la diplomatie, que les réseaux domestiques et cellulaires sont déjà obsolètes pour suivre le rythme effréné de développement du métaverse.

Si les casques de réalité virtuelle Oculus de Meta ont été salués comme une passerelle vers certaines de ces nouvelles expériences métaverse, certains programmes, pour atteindre leur plénitude, nécessiteraient – déjà- des vitesses de téléchargement plus élevées. « Nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues des services réseaux pour réfléchir à la prochaine étape en termes d’innovation », ajoute le dirigeant.

Un propos qui fait écho à celui du « grand patron » de Meta, Mark Zuckerberg, affirmant que « la création d’un véritable sentiment de présence dans les mondes virtuels livrés aux lunettes intelligentes et aux casques VR nécessitera des avancées massives en matière de connectivité ». Fin de citation. Un « coup de semonce » loin d’être du goût des responsables des diverses entreprises en charge des problématiques réseaux, à l’instar de Marc Allera, PDG de la division grand public du réseau mobile britannique BT. Celui-ci estime que les entreprises du secteur font déjà énormément en la matière.

« Lorsque vous vous arrêtez et pensez à ce que vous pouvez faire sur un smartphone aujourd’hui, par rapport à il y a 10 ans, c’est uniquement grâce au fruit du travail des opérateurs de réseaux qui investissent d’énormes sommes d’argent sans aucune contribution des sociétés de contenu sur ces réseaux ». Une pique à peine voilée à destination de Meta et consorts… juste avant une réunion avec la direction de l’ex Facebook. Et d’ajouter, sarcastique. « Je vais essayer de comprendre quel est leur rôle dans le soutien de cet écosystème, autre que de simplement demander ce que nous faisons à ce sujet ».

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Une défense corporatiste reprise à son compte par la concurrence et le vice-président exécutif d’AT&T, David Christopher qui précise, toujours dans les colonnes de CNBC, que la 5G était déployée plus rapidement que la 4G, ajoutant également qu’il y avait « des investissements massifs entre les opérateurs » sur ces thématiques. Et de conclure pour apaiser les tensions. « Quelle que soit la façon dont le métaverse se développe, il dépendra de l’innovation et de l’interopérabilité dans de nombreux secteurs, avec une connectivité avancée de la 5G comme élément essentiel ». Un partout, balle au centre.

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Samir Hamladji
Rédacteur et reporter - Journaliste pour plusieurs grands médias tels que LesEchos ou Challenges, Samir a été en charge de la rubrique Finance chez Forbes de 2016 à 2019. Il s'intéresse depuis plusieurs années à l'écosystème des crypto-monnaies et de la blockchain.