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Metaverse : Zuckerberg confiant malgré la chute de l’action Meta

Les technologies de réalité virtuelle développées par Meta (Facebook) pour le métaverse ont généré des pertes de 10 milliards de dollars en 2021. Les résultats financiers du géant sont jugés décevants. Son titre s’effondre.

 

Peu d’entreprises peuvent se permettre de perdre l’équivalent de 240 milliards de dollars de valorisation boursière en l’espace d’une journée de cotation. Ce montant dépasse la capitalisation totale d’acteurs technologiques comme Oracle ou Cisco – ou de géants du CAC 40.

Meta a perdu plus de 20% en bourse le 3 février. L’entreprise affiche malgré tout toujours une capitalisation d’environ 660 milliards de dollars. Le Gafam a les reins solides. Les investisseurs n’en sanctionnent pas moins la firme et ses résultats financiers.

10 milliards de pertes pour Reality Labs

Plusieurs facteurs expliquent cette sanction. Au 4e trimestre 2021, Meta voit ses profits reculer. De plus, les perspectives pour 2022 soulignent un ralentissement. Mais surtout, pour la première fois, le réseau social perd des utilisateurs en Amérique du Nord, son principal marché.

Enfin, le virage stratégique entamé vers le métaverse et ses technologies coûtera cher. En réalité, il est déjà très coûteux pour le groupe californien. Celui-ci communique pour la première fois sur les résultats financiers de sa division dédiée aux technologies comme la réalité virtuelle.

Ses différentes activités sont regroupées au sein de l’entité Reality Labs. En 2021, Meta a lourdement investi dans ce domaine, creusant ses pertes de plusieurs milliards de dollars. La division perdait 6 milliards de dollars en 2020. L’année dernière, elle en perdait plus de 10.

Faut-il s’en inquiéter ? Les marchés financiers semblent enclins, à court terme, à opiner, mais dans un contexte global d’incertitude et de turbulences économiques. Mark Zuckerberg, lui, se veut confiant.


Les investissements métaverse vont se poursuivre

Je suis encouragé par les progrès que nous avons réalisés l’année dernière dans un certain nombre de domaines de croissance importants, tels que Reels, le commerce et la réalité virtuelle. Et nous continuerons à investir dans ces domaines et d’autres priorités clés en 2022, alors que nous travaillons à la construction du métaverse », déclare-t-il.

Si le PDG et fondateur ne panique pas, c’est notamment parce que la santé financière de Meta n’est pas remise en cause. Si le réseau social a perdu des utilisateurs, ses revenus ont néanmoins bondi de 37% en un an à 117,9 milliards de dollars en 2021.

Contrairement à nombre d’acteurs et à ses concurrents, Meta a les moyens de financer des investissements conséquents pour s’implanter sur un marché comme le métaverse. Et donc de perdre beaucoup d’argent.

Déclin du Web 2 face au Web 3

Le patron d’Animoca Brands préfère néanmoins voir dans la chute boursière de Meta le signe d’une rupture. Les consommateurs pourraient ainsi commencer à remettre en cause le modèle centralisé du Web 2 qu’incarne Meta, suggère Yat Siu.

« C’est un système qui ne partage aucune partie significative de la propriété ou de la valeur du réseau, ce qui finira par entraîner un déclin, les utilisateurs cherchant de meilleures options”, réagit-il auprès de Cointelegraph.

Le coup de projecteur déclenché par Meta avait largement profité au cours des tokens de métaverses comme TheSandbox et Decentraland. Profitent-ils aussi de sa chute boursière ? MANA gagne 20% sur 7 jours et SAND 9%. Pas sûr que des déboires du géant crédibilisent le marché émergent du métaverse et renforcent leur attractivité.

Ces startups ont besoin de financements, mais aussi d’attractivité. Les utilisateurs ne seraient pas les seuls à s’interroger sur le Web 2, estime Yat Siu. Selon lui, les talents du numérique, comme les développeurs, choisiraient eux aussi des projets du Web 3. Si l’argent ne fait pas le bonheur, il reste cependant un critère principal dans le choix d’un emploi. Et les Gafam ont les moyens de le rappeler.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr