La faillite de FTX a coûté 275 millions de dollars à Temasek. L’équipe d’investissement au sein du fonds souverain singapourien n’est pas coupable de mauvaise conduite, mais écope néanmoins d’une sanction financière.
En novembre dernier, le géant singapourien Temasek prenait acte de la faillite de FTX. La chute de l’exchange se traduisait par une perte sèche de 275 millions de dollars, ou 0,09% de son portefeuille de 400 milliards de dollars.
L’impact d’image est conséquent cependant. Le fonds souverain a procédé à une enquête interne pour faire toute la lumière sur ce fiasco. Son président en partage la principale conclusion dans un message laconique.
Une perte financière et un impact sur la réputation
Le fonds tient à rappeler que « des agissements frauduleux ont été intentionnellement dissimulés aux investisseurs, y compris à Temasek ». En effet, plusieurs dirigeants de FTX, à l’exception de l’ex CEO, Sam Bankman-Fried, ont plaidé coupables.
Néanmoins, nous sommes déçus du résultat de notre investissement et de l’impact négatif sur notre réputation », ajoute toutefois son président (Lim Boon Heng).
Temasek se voit soupçonné, comme d’autres capital-risqueurs, d’avoir bâclé son audit avant d’investir 275 millions de dollars dans FTX.
Selon les auditeurs internes, qui ont procédé à un examen de l’investissement, l’équipe d’investissement est blanchie. D’après les conclusions du comité des risques, elle n’a pas commis de faute intentionnelle en formulant sa recommandation d’investissement.
Des décideurs innocents, mais responsables
Le conseil d’administration a néanmoins décidé d’une sanction. Pour les instances dirigeantes, l’équipe d’investissement et les cadres supérieurs sont in fine « responsables des décisions d’investissement prises ».
En conséquence, ils assument « collectivement la responsabilité de leurs actes ». Pour sanction, ils écopent d’une retenue sur salaire, dont le montant n’est pas précisé. Temasek n’indique pas non plus l’identité des collaborateurs et cadres ainsi sanctionnés.
Cette décision marque un changement de ton par rapport à la première prise de parole du fonds souverain. En novembre, celui-ci se retranchait derrière sa « discipline d’investissement » et une procédure d’audit échelonnée sur 8 mois.
Ces étapes préalables de contrôle « peuvent atténuer certains risques », certes, mais elles ne permettent pas néanmoins « d’éliminer tous les risques », reconnaissait Temasek, qui rappelait en outre que FTX était soupçonné de fraude.
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