Se voulant l’apôtre d’une « réglementation équilibrée » en début d’année, la Thaïlande interdit néanmoins purement et simplement les crypto-monnaies comme moyen de paiement à partir du 1er avril.
Un timing qui a tout de la « mauvaise blague ». Et pourtant. Les autorités thaïlandaises ont fait savoir que les crypto-monnaies ne pourront pas être utilisées en guise de moyen de paiement à partir du 1er avril prochain. Ayant posé les jalons d’une réglementation équilibrée à la fin du mois de janvier, Bangkok a finalement tourné casaque pour bannir de son territoire les règlements en crypto-monnaies.
Néanmoins, le recours aux plateformes type Binance, Coinbase ou encore Bitkub, principal exchange du pays reste néanmoins autorisé au sein du Royaume. Le trading échappe donc au couperet. Peut-être s’agit-il du vrai sens du mot « équilibré » aux yeux des décideurs locaux. Pour justifier cette décision, la Commission thaïlandaise de sécurité et des échanges – la « SEC » locale- a mis en exergue la sempiternelle problématique du blanchiment d’argent ainsi que l’incapacité de la banque centrale à intervenir.
Dès lors, l’interdiction semblait la solution la plus « raisonnable » aux yeux du régulateur. Un discours quelque peu aux antipodes de celui des derniers mois, même si les autorités n’avaient pas non plus fait montre d’un grand enthousiasme sur cette question spécifique, en janvier dernier.
« À l’heure actuelle, l’adoption généralisée des actifs numériques comme moyen de paiement pour les biens et services présente un risque pour le système économique et financier du pays. Par conséquent, une supervision claire de cette activité est nécessaire », prévenait, à l’époque, la banque de Thaïlande (BOT) dans un communiqué publié conjointement avec le ministère des Finances et la SEC.
Cette dernière proposait également- durant cette période- d’interdire aux commerçants de faire la publicité des crypto-actifs comme moyen de paiement et d’interdire également aux bourses et aux courtiers de fournir à ces mêmes commerçants des systèmes leur permettant de recevoir des paiements en « crypto », tels que des QR codes ou encore des portefeuilles électroniques. Mais la répression semble avoir pris le pas sur la pédagogie.
Pourtant, les décideurs prônaient une démarche participative, insistant sur le fait que les commentaires des parties prenantes concernées mais aussi (et surtout) du grand public seraient prises en considération « pour déterminer les cadres réglementaires appropriés ».
Mais visiblement, le grand public et autres aficionados de ces tokens n’ont pas réussi à convaincre les autorités à réglementer l’usage des crypto-monnaies, plutôt que de les interdire. Et ils devront encore affuter leurs arguments pour ne pas voir d’autres pans de l’écosystème mis au placard.
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