Accusé d’avoir été à la manœuvre d’une importante pyramide de Ponzi aboutissant au détournement de 2,4 milliards de dollars, l’ancien stratège de Bitconnect, Satish Kumbhani, est aujourd’hui introuvable.
Dans l’œil du cyclone de la justice américaine, le fondateur de l’exchange Bitconnect a vraisemblablement mis les voiles. Accusé d’avoir orchestré une pyramide de Ponzi via un système de prêts crypto, délestant au passage ses anciens clients de 2,4 milliards de dollars, Satish Kumbhani, citoyen indien, semble désormais évoluer « sous les radars ». Pour rappel, le stratagème de Ponzi, particulièrement usité dans le monde de la finance dite traditionnelle, consiste à utiliser les fonds des premiers utilisateurs souscripteurs pour rembourser les suivants et ainsi de suite.
Ainsi, le Département de la Justice américaine (DoJ) éprouve toutes les peines du monde à entrer en contact avec le suspect. Ou ne serait-ce qu’à simplement le localiser. Ce dernier, sous le coup de plusieurs chefs d’accusation au premier rang desquels détournements de fonds et blanchiment, risque jusqu’à 70 ans de prison. Une peine qui pourrait s’alourdir si l’accusé ne refait pas surface dans les meilleurs délais.
« Depuis novembre, la SEC consulte les autorités de régulation financière de ce pays (l’Inde ndlr) pour tenter de localiser l’adresse de Kumbhani », s’est exprimé Richard G. Primoff, avocat général dans ce dossier. Avant de se montrer particulièrement évasif à l’heure d’évoquer une potentielle comparution du suspect devant les enquêteurs pour répondre de ces actes présumés.
À l’heure actuelle, cependant, l’emplacement de Kumbhani reste inconnu et la Commission reste incapable de dire quand ses efforts pour le localiser seront couronnés de succès, voire pas du tout »
Une déclaration qui n’incite pas vraiment à l’optimisme. Surtout que plusieurs responsables en charge de ce dossier ont déclaré que l’ancien homme fort de Bitconnect n’était sans doute plus en Inde et qu’il aurait probablement « déménagé vers une adresse inconnue dans un autre pays ». Des propos qui laissent aisément transparaître l’océan de désarroi dans lequel semblent être plongés les enquêteurs.
En revanche, l’autre tête pensante de Bitconnect et citoyen américain Glenn Arcaro a, dès septembre 2021, plaidé coupable des accusations de complot en vue de commettre une fraude électronique qui pesaient sur lui. Une « mauvaise publicité » supplémentaire pour les crypto-monnaies qui peinent à se départir de l’image selon laquelle elles feraient office d’actifs privilégiés pour mener à bien des opérations illégales. Une idée reçue qui a la vie dure et que ce type d’événement ne fait qu’entretenir.
Et du pain béni pour les contempteurs de l’écosystème. Surtout que l’enlisement de la situation, avec la disparition de Kumbhani, ne devrait pas être de nature à apaiser les choses. Surtout que toutes les victimes potentielles ne se seraient pas encore manifestées. Des Etats-Unis, en Australie, en passant par la Corée du Sud, des centaines d’utilisateurs floués de Bitconnect attendent fébrilement la suite des événements. Sous réserve que les enquêteurs mettent la main sur le mystérieux Satish Kumbhani qui pourrait, au regard du flou des autorités, se trouver dans n’importe quel pays du monde à l’heure actuelle, de l’Islande à l’Afrique du Sud. La suite au prochain épisode.
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