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Solana, victime de la frénésie NFT, répond par des frais

Crédit : Shutterstock

La panne de 7 heures de la blockchain Solana résulte une fois encore du recours massif à des bots pour acquérir des NFT. Des évolutions logicielles sont en préparation pour prévenir ces pannes, dont l’application de frais de priorisation.

 

La blockchain Solana a été confrontée le week-end dernier à une nouvelle panne. Pendant 7 heures, le réseau n’a plus été en mesure de créer de nouveaux blocs. Le correctif a alors consisté à un redémarrage complet et manuel.

Quelques jours après ce nouvel incident, les développeurs de Solana Labs livrent donc les conclusions de leur enquête sur les causes de la panne. Et dans ce domaine, pas de surprise. Solana est victime de son succès sur le marché des NFT.

Un système NFT préjudiciable

Après Ethereum, la blockchain Solana est la plus active sur les jetons non fongibles. Toutefois, le fonctionnement même du secteur et du processus de création (le mint) des jetons s’avère problématique.

Celui-ci s’est traduit le 30 avril par une explosion du nombre de transactions sur Solana, 6 millions par seconde. Submergés de trafic, les validateurs n’étaient plus en mesure d’opérer. Et la faute en revient donc aux bots.

Ces robots logiciels avaient une fonction bien définie. Ils devaient remporter « par programmation un nouveau NFT en cours de mint à l’aide du populaire programme Candy Machine ».

Dans le mode actuel, le NFT va au premier arrivé, contrairement au mode d’attribution via une enchère hollandaise, par exemple. Cette pratique génère donc « une incitation économique à envoyer un grand nombre de transactions dans l’espoir de gagner ».

Des améliorations depuis septembre 2021

Les conséquences pour Solana sont désastreuses avec un trafic de plus de 100 Gb/s et une blockchain à l’arrêt pendant 7 heures. Ce n’est pas une première. Et à chaque fois, des bots ciblant des mints NFT sont responsables. Des actions ont cependant été prises pour y remédier.

C’est ce que rappelle l’équipe de développement de Solana. La preuve ? Contrairement à la panne de septembre, le réseau a continué à fonctionner (jusqu’à l’arrêt) malgré un volume de requêtes 10.000% supérieur à celui de cette période.

La résilience du réseau s’est améliorée – mais en traitant les symptômes et non la cause des pannes. La communauté y travaille néanmoins. La branche de la version bêta v1.10 s’inscrit dans cette finalité. Elle est actuellement en cours de test.

Par ailleurs, trois mesures d’atténuation sont en cours de développement pour assurer la stabilité et la résilience du réseau. Parmi ces mesures, l’introduction de frais. Ces frais se distinguent de ceux pratiqués sur Ethereum, est-il cependant précisé.

Des frais de priorisation introduits

Il s’agit en effet d’instaurer une « priorité d’exécution payante ». Lorsque la ressource est rare, comme les blocs sur Ethereum, les transactions prioritaires sont celles dont les frais sont les plus élevés.

Solana veut adopter une approche différente d’Ethereum sur les frais de priorisation. Selon les développeurs, ces frais s’apparentent à des « frais de voisinage » plutôt qu’à des « frais globaux ».

Les transactions ultérieures qui paient des frais plus élevés, mais qui ne peuvent pas entrer dans ce bloc parce qu’elles ont atteint les limites maximales d’écriture sur un compte, sont déversées et programmées pour le bloc suivant, mais d’autres transactions qui interagissent avec d’autres comptes peuvent toujours être ajoutées au même bloc, même si elles paient des frais moins élevés”, détaille Solana Labs.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr