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La tokenisation de la finance traditionnelle offre un potentiel considérable, juge la banque Citi. D’après ses évaluations, les securities tokenisés pourraient représenter 4000 milliards de dollars d’ici 2030.
Le régime pilote est récemment entré en vigueur en Europe. Il devrait participer au développement de la tokenisation des actifs traditionnels. Cette perspective suscite l’intérêt de tous les grands noms de la finance.
D’après Citi, le potentiel économique des actifs tokenisés justifie amplement cet engouement. Dans son rapport aux institutionnels de mars, la banque se penche donc sur les perspectives de croissance de ce marché.
5000 milliards de dollars de monnaies numérique d’ici 2030
« Pratiquement tout ce qui a de la valeur peut être transformé en jetons [Ndlr : tokenisé] », rappelle-t-elle dans son analyse. Sur le plan juridique, tous les actifs ne peuvent encore y prétendre. Les premières initiatives se concentrent ainsi sur les securities.
Cette catégorie offre déjà des perspectives intéressantes. Citi anticipe un bond de la tokenisation dans ce domaine. Selon son évaluation, la valeur des titres en circulation sous forme de tokens pourrait atteindre 4000 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie.
Citi table aussi sur une poussée des monnaies numériques en circulation, estimant leur valeur d’ici 2030 à 5000 milliards de dollars. Parmi ces CBDC, 50% seraient liés à la technologie du registre distribué.
Pour la responsable de Citi GPS (Global Perspectives & Solutions), Kathleen Boyle, la tokenisation reste malgré tout émergente, ou du moins encore très loin de la phase de l’adoption de masse. En Europe, le régime pilote débute et va permettre des opérations, mais avec des limitations.
Adoption de masse de la blokchain d’ici 6 à 8 ans
Si différents groupes financiers font de la tokenisation un axe stratégique, les projets relèvent encore principalement de l’expérimentation. Par ailleurs, les acteurs doivent aussi s’entendre sur des standards et permettre des transactions fluides sur le primaire comme le secondaire.
Kathleen Boyle considère néanmoins que le marché approche à présent un point d’inflexion.
L’adoption de la blockchain sera réussie lorsque plus d’un milliard d’utilisateurs ne se rendront même pas compte qu’ils utilisent cette technologie », argue-t-elle.
Ces fondations nécessitent au préalable des cas d’usage de grande envergure. Pour Citi, les moteurs de l’adoption seront vraisemblablement les monnaies numériques de banque centrale, la tokenisation des assets dans le gaming et les paiements sur les réseaux sociaux.
Bien que nous pensions que l’adoption de masse pourrait encore prendre six à huit ans, la dynamique d’adoption a évolué positivement car les gouvernements, les grandes institutions et les entreprises sont passés de l’étude des avantages de la tokenisation à des essais et à des preuves de concept », ajoute Kathleen Boyle.
Les banques françaises actives sur la tokenisation
Des banques françaises confirment cette assertion. « Nous considérons désormais que notre capacité à structurer et émettre des titres financiers au format security token est en production », confiait par exemple le CEO de SG-Forge.
La filiale de Société Générale a même démarré en 2022 des expérimentations sur la DeFi pour tester le refinancement de tokens.
Cette année, la priorité, c’est l’industrialisation et la capacité à se diversifier dans ces thématiques de refinancement via des protocoles DeFi. Ce sont nos sujets à plus court terme. »
BNP Paribas mène également des développements autour de la tokenisation d’obligation, comme avec EDF ENR. Mais le groupe prépare également l’industrialisation du custody d’actifs numériques. Sa priorité en 2023 va à la distribution.
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