Réaliser des transactions transfrontalières en temps réel associant blockchain, CBDC et stablecoins, c’est l’ambition de l’Universal Digital Payments Network. Un 1er PoC de Deutsche Bank et Standard Chartered enfonce un clou dans le cercueil de Swift, qui bouge encore cependant.
La transformation des infrastructures financières est engagée. Nouvelle illustration avec une première transaction d’un genre nouveau réalisée par la Deutsche Bank et SC Ventures, le véhicule d’investissement de Standard Chartered.
Les deux partenaires ont réalisé un PoC (Proof of Concept) en s’appuyant sur l’Universal Digital Payments Network, une infrastructure de paiement interopérable pour les monnaies numériques (CBDC comme stablecoins) inaugurée en début d’année.
Des transactions exécutées en quelques minutes
Par le biais d’UDPN, les deux banques ont procédé en temps réel à des transactions on-chain visant à transférer et échanger (swaper) entre eux des stablecoins dollar et euro. Dans ce cadre, SC Ventures a conçu un environnement de développement et exploité les SDK et API d’UDPN.
Ainsi, le VC du britannique a pu créer des identités décentralisées et des portefeuilles de monnaie numérique associés. Et si cette expérimentation constitue un fait notable, c’est car elle illustre la possibilité de désintermédier (Swift en l’occurrence) et aussi d’améliorer l’efficacité opérationnelle.
Les transactions transfrontières restent complexes et lentes. Il faut compter plusieurs jours pour leur finalisation. Avec UDPN, les opérations sont exécutées en l’espace de quelques minutes. Le gain est très significatif.
Ces transactions en temps réel montrent comment l’UDPN peut exécuter des transactions transfrontalières en quelques minutes au lieu de quelques jours, en se basant sur une architecture hautement scalable et en éliminant les défis de l’interopérabilité entre les différentes technologies dans l’environnement des monnaies numériques », se félicitent les partenaires.
Premier test d’une série de 12 PoC
Comment se sont-elles déroulé ? Les transactions ont au préalable nécessité un processus d’onboarding. Ensuite, SC Ventures a initié de multiples transferts et échanges d’USDC et d’EURS synthétiques vers les portefeuilles de devises numériques de Deutsche Bank.
Les transactions ont été signées avec la clé privée de SC Ventures. Elles ont été exécutées en temps réel, étant ainsi visibles sur le site public EtherScan. En Parallèle, la Deutsche Bank a procédé à des opérations similaires vers les comptes en monnaie numérique de SC Ventures, et cela via une interface graphique intégrée à l’environnement UDPN dédié.
Les deux institutions financières se sont appuyées sur des nœuds business du réseau afin de se connecter au réseau DLT autorisé. Les messages de paiement ont été exécutés par le biais de deux nœuds distincts. L’un prenait en charge les transactions USDC et le second celles en EURS.
Ce PoC constitue le premier d’une série de 12 tests. Dans un communiqué, les banques précisent que transferts et swaps de monnaie numérique se sont échelonnés sur une période de plusieurs semaines.
Swift à l’offensive pour éviter la disruption
A ces réalisations opérationnelles se sont ajoutées d’autres tâches. Des enseignements concernant la monnaie numérique de banque centrale (CBDC), les actifs numériques, la conservation des clés, la conformité et d’autres sujets connexes « ont été discutés et documentés au cours du PoC ».
L’alliance UDPN, qui regroupe des acteurs technologiques, des banques et services de paiement, va s’atteler à présent aux autres PoC prévus. Et pour ce consortium, la monnaie numérique est l’opportunité de rendre les transactions transfrontalières « plus simples, moins chères et plus rapides ».
L’UDPN est une passerelle pour les entreprises et les institutions financières d’utiliser les monnaies numériques réglementées dans les transactions transfrontalières, dans un large éventail de cas d’usage », vantent ses promoteurs.
Ce pont est aussi une menace très tangible pour Swift, qui ne demeure pas inactif non plus pour éviter toute désintermédiation. Avec CCIP et Chainlink, la messagerie se prépare à l’ère des monnaies numériques et à traiter les problématiques d’interopérabilité.
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