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Premier bilan de Swift et Chainlink sur la tokenisation multi-blockchain

Crédit : Shutterstock

Swift a réuni, en partenariat avec Chainlink, la TradFi autour d’expérimentations blockchain. « Les découvertes ont le potentiel d’éliminer les frictions qui ralentissent la croissance des marchés d’actifs tokenisés », selon le réseau bancaire.

 

Un an plus tôt, l’acteur de référence de la finance, Swift, officialisait un accord avec Chainlink autour de l’interopérabilité blockchain et de la tokenisation. Les deux entreprises n’ont pas chômé depuis et fédéré tout un écosystème pour mener des expérimentations.

Le fournisseur de services de messagerie vient de livrer un premier bilan des travaux en cours. Ceux-ci partagent une même ambition : moderniser ses infrastructures afin de les adapter à la blockchain et à la tokenisation.

Swift positionne son infrastructure en entrée

Au terme d’une série de tests, Swift estime que son infrastructure apporte les garanties nécessaires en permettant de « faciliter de manière transparente le transfert de la valeur des jetons sur plusieurs blockchains publiques et privées ».

Les découvertes ont le potentiel d’éliminer les frictions significatives qui ralentissent la croissance des marchés d’actifs tokenisés et de leur permettre de s’étendre à l’échelle mondiale à mesure qu’ils arrivent à maturité », revendique la firme.

La tokenisation reste naissante, souligne Swift. Et pour passer un cap, un obstacle doit être surmonté : le manque d’interopérabilité entre les différents réseaux blockchains, chacun disposant de ses propres fonctionnalités et profil de liquidité.

L’interopérabilité entre ces blockchains est cruciale, sinon les institutions financières doivent établir des connexions avec chaque plateforme, ce qui crée des défis opérationnels et des coûts importants », rappelle la messagerie.

Plus d’une douzaine d’institutions financières réunies

Pour y remédier, Swift s’est donc associé à Chainlink (créateur du protocole CCIP) et à « plus d’une douzaine d’institutions financières et d’infrastructures de marché majeures ». Citons notamment BNP Paribas, BNY Mellon, Citi, Clearstream, Euroclear, Lloyds Banking Group et SIX Digital Exchange (SDX).

L’ambition n’est pas seulement d’apporter une preuve de faisabilité, mais aussi de permettre à Swift de préserver sa position d’intermédiaire incontournable de la place financière. Sur ce point, l’entreprise juge avoir de quoi se réjouir.

Swift a démontré avec succès qu’elle pouvait fournir un point d’accès unique à de multiples réseaux en utilisant l’infrastructure sécurisée existante, réduisant ainsi de manière significative les défis opérationnels et les investissements requis par les institutions pour soutenir le développement d’actifs tokenisés », écrit-elle.

Interopérabilité entre blockchains : un défi croissant

Pour prévenir la disruption technologique, Swift parie donc à plein sur l’interopérabilité, clé face à un accroissement de la fragmentation des systèmes. Or, celle-ci fait clairement obstacle au développement de la tokenisation.

Avec le nombre croissant de blockchains, la tâche de connecter nos plateformes techniques traditionnelles et d’assurer l’interopérabilité entre les blockchains représente un défi croissant que nous devons surmonter », relève ainsi Alain Pochet, Head of Client Delivery, Securities Services chez BNP Paribas.

Les remèdes sont encore loin d’être finalisés. Swift fait savoir que les travaux avec la communauté financière se poursuivent. Ils portent notamment sur l’identification des cas d’utilisation les plus concrets de la tokenisation d’actifs.

Un consensus semble cependant se dégager dans ce domaine. A court terme, les acteurs mettent l’accent sur la négociation secondaire d’actifs non cotés et les marchés privés.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr