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Plus encore que les banques, les assureurs observent à distance les crypto-actifs et leur potentiel comme instrument financier. Goldman Sachs note cependant une inflexion, circonscrite aux États-Unis.
Les cryptomonnaies ne sont plus un tabou pour les banques. Officiellement, et pour certaines d’entre elles, particulièrement aux États-Unis. Les plus actives dans ce secteur demeurent probablement les néo-banques et les fintechs.
Une catégorie d’acteurs de la finance traditionnelle reste cependant encore moins mature ou tout simplement réticente à l’égard des crypto-actifs : les assureurs. L’étude consacrée à cette industrie par Goldman Sachs peut toutefois traduire une légère inflexion.
Les assureurs sceptiques sur les rendements
Pour le mesurer, Goldman Sachs Insurance Asset Management a sondé 328 directeurs financiers (CFO) et directeurs d’investissement (CIO). Et pas des moindres puisqu’ils gèrent plus de 13 trillions de dollars d’actifs. C’est environ la moitié du secteur mondial de l’assurance.
Mais premier constat : la cryptomonnaie n’est pas le sujet prioritaire des assureurs. En termes d’investissement et de risques, CFO et CIO ont les yeux rivés sur l’inflation et la politique monétaire américaine.
Pour autant, ces cadres de la finance se montrent plus confiants que lors des deux années précédentes en termes d’opportunités d’investissement. Mais ces opportunités se situent encore peu dans la crypto.
« Pour la troisième année consécutive, le private equity et les actions des marchés émergents figurent dans les trois premiers rangs », indique le rapport. Ils sont 6% de répondants à estimer que la crypto-monnaie constitue la classe d’actif offrant les meilleurs rendements pour les 12 prochains mois.
Dans le même temps, 16% jugent au contraire que la crypto offre le plus faible rendement. Cela la positionne en 3e position derrière la dette gouvernementale et les liquidités et les instruments à court terme.
La crypto : un sujet pour 1% des assureurs européens
La part d’assureurs sceptiques sur le potentiel des crypto-monnaies en termes de rendement l’emporte donc très largement. Une réalité qui tient avant tout à l’absence de participation de l’assurance à ces marchés ?
Goldman Sachs mesure que 92% des CFO et CIO interrogés n’investissent tout simplement pas dans les cryptomonnaies. Et parmi les investisseurs, 7% prévoient de maintenir leurs investissements en l’état sur 12 mois. Seulement 1% envisagent de les augmenter.
Les autres actifs connaissent une plus forte dynamique et viendront alimenter les portefeuilles des assureurs cette année. Goldman Sachs relève malgré tout des signaux encourageants en ce qui concerne les crypto-actifs, même s’ils demeurent très localisés.
Ainsi, seules 2% des compagnies d’assurance ont investi dans des pièces numériques au niveau mondial. 4% envisagent de le faire à l’avenir. Pour 94%, ce scénario n’est en revanche pas à l’ordre du jour.
Une « adoption croissante » et un intérêt « notable »
« Les assureurs américains sont légèrement plus intéressés, avec 11% investissent actuellement ou envisagent d’investir dans les cryptomonnaies », chiffre le rapport. En Asie, cette part est de 6%. En Europe, elle chute à tout juste 1%.
« Toutefois, ce niveau d’intérêt est tout de même notable », juge Goldman Sachs. Pour son directeur des actifs numériques, Mathew McDermott, cela tient à la maturité accrue des cryptomonnaies et à la réduction de l’incertitude juridique.
J’ai été positivement surpris par l’adoption croissante par les gestionnaires d’actifs mondiaux, qui reconnaissent clairement le potentiel de ce marché”, réagit-il.
Maturité et certitude juridique vont néanmoins encore progresser de concert pour débloquer véritablement les verrous de l’investissement crypto dans l’assurance.
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