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La Banque de France teste un duo CBDC et DeFi

Crédit : Shutterstock

La BdF s’associe à l’expérimentation Mariana de la BRI, aux côtés des banquiers centraux de Suisse et de Singapour. Objectif : tester les échanges transfrontières en CBDC en s’appuyant sur des AMM.

 

2021 et 2022 auront été des années d’expérimentation intensives pour la Banque de France, mais aussi certaines de ses homologues. La concurrence des monnaies numériques privées oblige en effet les banques centrales à accélérer la cadence.

Un nouveau projet pilote se prépare sous la houlette de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) et de son Centre d’Innovation. Car l’objectif est double pour ces institutions : innover et le faire savoir.

Mariana : protocoles DeFi et CBDC multiples

La MNBC (ou CBDC en anglais) est un champ d’exploration stratégique pour les banques centrales. Celles-ci se réunissent donc autour de différentes initiatives internationales, dont Mariana. Cette nouvelle expérimentation associe la BdF, l’Autorité Monétaire de Singapour et la Banque Nationale Suisse.

Mariana, comme l’indique le communiqué de la Banque de France, vise « à étudier les échanges transfrontières entre institutions financières dans de potentielles MNBC en euro, franc suisse et dollar singapourien ».

Ce n’est cependant pas la seule modalité de cette expérimentation, qui combine également le recours à des teneurs de marché automatisés ou Automated Market Makers (AMM). Les banques centrales intègrent ainsi une couche DeFi dans leurs projets.

Un chantier prioritaire du G20

Le recours à ces protocoles issus de la finance décentralisée doit permettre de mesurer leur apport dans le règlement des opérations de change et les paiements transfrontaliers. L’amélioration de ces transactions constitue « un chantier prioritaire du G20 ».

Mariana illustre une fois de plus les convergences possibles entre finance traditionnelle et finance décentralisée. La Banque de France rappelle ainsi que la DeFi repose sur une combinaison blockchains publiques et contrats intelligents pour automatiser des marchés d’échange de crypto-actifs.

Parmi ces fondations, les protocoles AMM en sont un rouage essentiel. Ils combinent pour cela « constitution de pools de liquidité avec l’utilisation d’algorithmes innovants de détermination automatique de taux d’échange entre deux ou plusieurs actifs tokenisés ».

La DeFi, avenir des infrastructures financières ?

L’adoption de tels protocoles par les institutions financières centralisées que sont les banques centrales n’est pas ou plus un tabou.

À l’avenir, des protocoles décentralisés similaires pourraient constituer la base d’une nouvelle génération d’infrastructures financières facilitant les échanges transfrontières de MNBC”, souligne la BdF.

Dans ce secteur, l’Autorité Monétaire de Singapour, dispose sans doute d’une longueur d’avance. Son projet Guardian teste ainsi déjà le recours à la DeFi pour des transactions impliquant plusieurs devises et actifs tokenisés. Un premier pilote réussi était officialisé cette semaine.

Il s’agit d’un grand pas en avant vers un avenir où la finance peut avoir lieu de manière conforme sur la blockchain publique en utilisant les protocoles DeFi publics. Les débuts de la DeFi institutionnelle sont là”, se félicite un cadre d’Onyx, la filiale blockchain de JPMorgan.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr