Par 
Le président mexicain ne souhaite pas imiter son homologue du Salvador en faisant de Bitcoin une monnaie légale dans le pays.
La décision politique du Salvador de faire de Bitcoin une monnaie légale, au même titre que sa monnaie fiat, fera-t-elle des émules en Amérique Latine ? Pas au Mexique en tout cas, qui a d’autres priorités.
Son président, Andres Manuel Lopez Obrador, a écarté cette hypothèse à l’occasion d’une conférence de presse. Interrogé directement sur la possibilité d’adopter Bitcoin comme monnaie ayant cours légal au Mexique, Obrador a fermé la porte à ce scénario.
Bitcoin passe après l’évasion fiscale au Mexique
Sans laisser subsister de doutes, le président considère que la priorité de son gouvernement n’est pas à l’heure actuelle d’introduire de l’innovation dans le système monétaire du pays d’Amérique du Sud.
« Nous n’allons pas introduire de changement sur cette question. Nous pensons que nous devons maintenir l’orthodoxie dans la gestion des finances et ne pas essayer d’innover beaucoup dans la gestion financière”, déclare Obrador.
Car le Mexique a pour l’heure d’autres priorités dans le domaine financier. Plutôt que de se pencher sur le potentiel des cryptomonnaies, l’Etat souhaite pouvoir mieux lutter contre l’évasion fiscale.
Le Mexique est un des pays de l’OCDE où la collecte de l’impôt est la plus faible (environ 16% contre le double en moyenne parmi les pays développés). Et les récentes révélations des Pandora Papers rappelaient tout récemment l’ampleur du travail restant à accomplir.
3000 Mexicains sont soupçonnés de dissimuler des biens dans des paradis fiscaux pour échapper à l’impôt. Parmi ces évadés fiscaux présumés, un ministre de son gouvernement. Le président réagissait aussitôt en demandant une enquête générale.
Vitalik Buterin critique l’obligation du BTC au Salvador
Vous l’aurez compris, l’actualité brûlante du Mexique c’est la lutte contre l’évasion fiscale et non Bitcoin. Plusieurs politiques mexicains, parmi lesquels la sénatrice Indira Kempis, militent néanmoins en faveur de l’adoption de la monnaie numérique.
Et ce n’est sans doute pas Ricardo Salinas Pliego qui la contredira. La troisième fortune du Mexique annonçait cette année détenir du Bitcoin. Le BTC représente même 10% de son portefeuille de liquidités.
L’entrepreneur a démarré son aventure dans le Bitcoin dès 2017. Il avait cependant revendu ses jetons, avant de réinvestir de nouveau dans la cryptomonnaie par la suite. Ricardo Salinas Pliego se présente désormais comme un holder de long terme.
Précisons toutefois que l’adoption du Bitcoin comme monnaie au Salvador ne fait pas l’unanimité, notamment parmi la population. Son président Nayib Bukele Ortez se voit notamment reprocher des dérives autoritaires.
Vitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum, s’est d’ailleurs montré très critique à l’encontre des partisans du Bitcoin se félicitant de la politique du Salvador. Selon lui, imposer l’usage du BTC à la population est contraire au principe même des cryptomonnaies.
